ANALYSES DE CONTREPOIDS

Intervention de la France en Côte d'Ivoire = analogie avec la mise au pas de l'Amérique latine par les Etats-Unis
De la même façon que les EU ont savamment orchestré la mise au pas de l’Amérique Latine depuis plus de 50 ans, la France s’autorise à maintenir sa tutelle sur le continent africain de gré (corruption, juteux contrats, conditionnalité des aides et remises de dette,…) ou de force.
Pour s’en convaincre, il suffit de visionner  la « confession » de John PERKINS - ancien « assassin économique » au service des EU  comme il se définit lui-même - qui explique comment les pays d’Amérique Latine et du Moyen-Orient sont maintenus sous le joug des EU à travers les exemples de l’Iran avec le renversement de MOSSADEGH  et le retour du SHAH en 1953, la chute d’ARBENTZ au GUATEMALA en 1954 et son remplacement par un pantin pro-américain pour le plus grand bien de la multinationale United Fruit  ainsi que les assassinats de Jaime ROLDOS en Equateur et d’Omar TORIJOS au PANAMA en 1981 (tous deux victimes la même année d’un crash d’avion) ou encore la guerre totale en IRAK et la tentative de coup d’Etat contre Hugo CHAVEZ au VENEZUELA en 2002 (en ce qui concerne ce dernier exemple, puisons un peu d’optimiste dans le fait que la tentative de renversement de ce leader charismatique a échoué notamment grâce à son fort ancrage populaire).

 Comme dans l’intervention française en Côte d’Ivoire, il s’agit presque à chaque fois de renverser le candidat  souverainiste légalement élu pour le remplacer par un dirigeant plus complaisant vis-à-vis du pouvoir américain.
Comme GBAGBO ne s’est pas laissé corrompre par les « assassins économiques », et qu’il a résisté à ceux que John PERKINS qualifie de « chacals » (les mouvements rebelles sécessionnistes dans notre exemple ivoirien principalement), il ne restait plus qu’à recourir à la troisième option de domination « corporatocratique » = l’intervention militaire après l’échec du coup d’Etat électoral de 2010.
Un seuil supplémentaire dans la barbarie a été franchi avec la mise en œuvre d’un plan méthodique d’épuration ethnico-politique de tous les partisans de GBAGBO. Les massacres qui se poursuivent en Côte d’Ivoire ne doivent en effet rien au hasard. Ils ne sont pas non plus le prix à payer pour éviter une guerre civile comme on veut nous le faire croire. Ils ont été savamment orchestrés et préparés pour permettre à la France et aux multinationales de continuer à piller le continent.

Lettre adressée par mail à tous les députés de gauche 020411
Madame, Monsieur les élus,
Je voulais prendre le temps de vous rédiger un petit texte sous forme de questions-réponses devinettes pour vous inciter à lire la suite, car vous êtes déjà apparemment très loin des préoccupations qui sont les nôtres au quotidien aujourd’hui, nous le peuple d’en bas, alors vous amener à vous intéresser à la Côte d’Ivoire dans ces conditions…
..L’accélération de l’histoire et la gravité de la situation en Côte d’Ivoire où le Gouvernement français viendrait de prendre le relais des forces rebelles pro-OUATTARA en repli m’amènent à accélérer les choses.
N'ayant pas le courage de m'immoler par le feu faute d'avoir encore tout perdu ici-bas, n'ayant pas plus celui de m'enrôler aux côtés des troupes loyalistes ivoiriennes, je réfléchis au moyen de contrer le massacre du peuple ivoirien avec la complicité décisive de la France.
Je ne me fais pas non plus trop d'illusion sur l'intérêt de cette démarche auprès de vous compte tenu de votre parti pris antérieur surabondant, mais je ne puis me résoudre à rester sans rien faire pendant que la France continue de mettre la Côte d'Ivoire à feu et à sang.
Vous avez le droit de ne pas être pro-GBAGBO, mais vous n’êtes par pour autant obligés de soutenir la position française sur le régime OUATTARA et encore moins de vous rendre complice - ne serait-ce qu’en vous abstenant de réagir - de l’assassinat de milliers de civils ivoiriens que la France a commencé à perpétrer. Le génocide rwandais ne vous a-t-il pas suffi ? Même si la France n’a pas été poursuivie pour complicité les témoignages, documents et documentaires existants sont éloquents sur son implication dans cette tragédie barbare !
Quelques questions simples d'une citoyenne, justiciable, contribuable et mère de famille française pour situer le débat :
-  Sur quelle légitimité la France s’appuie-t-elle pour soutenir la rébellion pro-OUATTARA en l’aidant financièrement,  militairement et économiquement à prendre le pouvoir en Côte d’Ivoire depuis 2002 via la force Licorne notamment ?
Aucune, juste l’assurance de l’impunité eût égard à son siège permanent au Conseil de Sécurité et l’arrogance des pays dotés de l’arme nucléaire… La lucidité et la clairvoyance des Patriotes ivoiriens qui n’ont pas encore cédé à la tentation de confondre le Gouvernement français avec les civils français est à saluer. Ils se « contentent » pour l’instant très courageusement et presque poliment - si je puis dire - de repousser les attaques des forces pro-OUATTARA et de leurs alliés occidentaux (Licorne et ONUCI en tête). Mais jusque quand réussiront-ils à épargner les vies bien protégées de nos ressortissants français, alors que notre Gouvernement n’a rien trouvé de mieux à faire que de les regrouper au siège de la Licorne, tandis que les troupes françaises participent activement à l’agression de la République ivoirienne. Car ne vous-y trompez pas, il s’agit nullement d’assurer leur sécurité, juste de s’en servir au mieux comme boucliers humains pour empêcher les foules abidjanaises majoritairement favorables à GBAGBO d’en découdre avec la Licorne et l’ONUCI dévoyées dans des opérations militaires bien éloignées de leurs missions officielles de maintien de la paix, au pire de justifier l’intervention militaire (officiellement tout au moins car sur le terrain, il y a longtemps que les ivoiriens savent à quoi s’en tenir) quand les premières victimes civiles vont commencer à tomber. A noter que quand les victimes françaises sont pro-GBAGBO – comme ce professeur Philippe REMOND assassiné à YAMOUSSOUKRO il y a quelques jours par les milices pro-OUATTARA, cela ne compte pas
 (http://forum.aufeminin.com/forum/actu1/__f97777_actu1-Le-francais-philippe-remond-assassine-a-yamoussoukro.html). Le droit à la protection de sa vie par la République française dépendrait-il l’allégeance politique des ressortissants qui la demandent ?

- Pourquoi les jeunes qui s’immolent par le feu en Tunisie ou ailleurs sont-ils considérés comme des héros-martyres qui sacrifient leur vie pour défendre la liberté des peuples tandis que les  centaines de milliers de jeunes (ou moins jeunes d’ailleurs) patriotes ivoiriens qui descendent dans la rue pour défendre leur souveraineté sont forcément des irresponsables endoctrinés par le pouvoir en place ?
Le Gouvernement français a pris l’habitude de ne soutenir la démocratisation de ses anciennes colonies - qu’il n’arrive pas à considérer autrement que comme son pré-carré – que lorsqu’il ne peut plus faire autrement ou qu’il n’a pas d’intérêt économique ou stratégique majeur à préserver dans ces pays pourtant souverains peu important d’ailleurs les dommages collatéraux de cette ingérence systématique en termes de vies humaines tant qu’il ne s’agit que de nationaux africains !
- La dégradation de la situation en Côte d’Ivoire était-elle prévisible ?
Si l’on considère que les élections ont été imposées à GBAGBO sans respect des engagements pris par l’ensemble des belligérants et des instances de contrôle = intégrité du territoire non rétablie et désarmement des forces rebelles  à la date des élections de 2010 (les rebelles contrôlent alors 40% du territoire depuis 2002 et se disputent la manne juteuse de l’exploitation des richesses de presque la moitié du territoire, autant de ressources qui échappent au budget national). Des exactions commises dans le Nord par ces véritables chefs de guerre qui se paient sans vergogne en nature sur les populations civiles, il n’en est jamais question, comme s’il ne fallait pas risquer de discréditer le candidat ADO de SARKO…
- Que fait notre armée en Côte d’Ivoire ?
On se souvient du piège tendu par Mobutu au ZAÏRE pour justifier l’intervention militaire française = protéger les ressortissants français. Les années passent mais les stratégies restent les mêmes : nous avons déployé la « LICORNE » qui s’est lamentablement illustrée en 2004 par la fusillade de l’Ivoire Hôtel faisant plus de 60 victimes (des manifestants pour le coup véritablement aux mains nues). Les preuves s’accumulent de la collusion entre les forces rebelles et les forces françaises, mais là encore personne n’en parle ou en tous les cas pas les média officiels. A quand une enquête parlementaire sur cette force d’interposition supposée neutre et bienveillante ?

- Qui a introduit l'ivoirité dans le débat ivoirien ? GBAGBO ?
PERDU = c'est Henry Konan BEDIE à  la mort d'Houphouêt en 1993 pour écarter Alassane Dramane Ouattara (ADO) de la candidature à la présidentielle de 1995. A noter qu’il est également l’artisan en tant que Premier Ministre de l’époque de l’introduction en 1990 de la carte de séjour payante pour les étrangers en Côte d’Ivoire –il s’agissait alors de renflouer les caisses de l’Etat pillées par le clan Houphouêt -  si décriée par tous ses partisans qui l’imputent à... GBAGBO bien sûr. Quant  à l’instrumentalisation du débat ethnique, que l’on s’interroge sur celui à qui elle a le plus profité : GBAGBO qui arrive démocratiquement au pouvoir en 2000 et sait qu’il doit satisfaire les aspirations du maximum d’Ivoiriens pour durer ou ADO qui n’a de cesse de crier au génocide pour justifier tout ce qui pourra lui permettre d’accéder au plus vite au pouvoir peu important d’ailleurs que ce soit par les urnes ou…
- Qui cherche justement à accéder par tous les moyens y compris la force aux commandes de l'Etat ivoirien depuis plus de 15 ans ? GBAGBO ?
ENCORE PERDU = c'est Alassane OUATTARA qui a commencé à réprimer des manifestations pacifiques quand il était Premier Ministre d'Houphouêt au début des années 90 où justement GBAGBO militait pacifiquement avec d’autres démocrates pour obtenir le multipartisme allant même jusqu'à boycotter les élections de 95 et à faire alliance avec le RDR d'ADO en guise de solidarité avec ce dernier évincé de la candidature aux élections... ADO est également derrière le coup d'Etat de 1999 qui a porté GUEI au pouvoir pour aussitôt trahir son commanditaire en l'écartant des élections de 2000 ainsi que BEDIE toujours au nom de l’ivoirité. Commence alors toute une série de coups de force plus tordus les uns que les autres et de tentatives d’assassinat de GBAGBO qui nous amènent coup d’Etat du 19 septembre 2002 fomenté par des mouvements séditieux (dont le MPCI de Guillaume SORO) avec de forts contingents de mercenaires,  le soutien de COMPAORE le Président du BURKINA FASO voisin sur lequel nous reviendrons plus loin et celui de la France dont personne ne doute plus aujourd’hui.
-  Qui est Loïc FOLLOROUX ? Un généreux démocrate qui se bat aux côtés des ivoiriens pour défendre les droits de l’homme et la démocratie ?
Que nenni. Il n’est autre que le Directeur Afrique  d’Armajaro, une des multinationales leaders dans négoce du café et du cacao. Sachant que la Côte d’Ivoire est le premier producteur d’or brun du monde (40% de la production mondiale) et qu’Armajaro  n’a d’autre but que de spéculer au maximum, comment interpréter le rôle de premier plan que cette société va jouer en achetant et en stockant plus de 20% de la production ivoirienne de cacao devinez quand ? Juste avant le coup d’Etat de septembre 2002 et plus récemment durant l’été 2010 ! Pur hasard bien entendu qui lui permet d’engranger de substantiels bénéfices en profitant des tristes événements ivoiriens en raison de la hausse consécutive du prix du cacao(http://www.lesafriques.com/actualite/armajaro-fait-trembler-la-planete-cacao.html?Itemid=89?articleid=25866) … Quel lien me direz-vous avec ADO… A peu près aucun si ce n’est qu’Anthony WARD qui règne sur Armajaro est un proche de OUATTARA, que Loïc FOLLOROUX n’est autre que le fils de Dominique, née NOUVIAN, l’épouse en titre de OUATTARA. N’y voyez rien d’autre qu’une pure coïncidence bien entendu. Oser prétendre que le groupe a bénéficié d’informations privilégiées sur les coups de force en gestation serait pure… spéculation c’est le cas de le dire ! Quant à l’urgence pour ADO et ses alliés occidentaux de prendre le pouvoir coûte que coûte avant le 31 mars ou tout au moins de récupérer le principal port d’exportation à savoir San Pedro, il va de soi que c’est là encore une pure coïncidence sauf à y voir un lien avec le fait l’engagement des principaux chocolatiers du monde à respecter l’embargo lancé contre GBAGBO expirait à cette date…

-  Toutes les alternatives à la solution militaire ont-elles été mises en œuvre ?
La France a été à l’initiative de la résolution 1975 du Conseil de Sécurité du mercredi 30 mars 2011 qui renforce les sanctions contre GBAGBO. Sans doute trouvait-elle que la nomination de José BRITO  par l’UA le samedi 18 mars 2011 en tant que haut représentant pour l’UA en Côte d’Ivoire en vue de rechercher une solution pacifique desservait les objectifs français qui ne sont visiblement pas ceux là… Sans attendre les résultats de cette initiative, les rebelles objectivement soutenus par la Licorne et l’ONUCI ont intensifié leurs combats et réoccupé l’ensemble du territoire hors ABIDJAN.
Quand bien même OUATTARA aurait-il recueilli une majorité de suffrages exprimés aux élections de novembre 2010, ce qui est loin d’être le cas au vu des fraudes massives et exactions en tous genres commises dans les régions du Nord acquises à sa cause (preuves=  http://www.lesafriques.com/actualite/cote-d-ivoire-pieces-a-conviction.html?Itemid=89), la préservation de la paix en Côte d’Ivoire ne mérite-t-elle pas que l’on mette tout en œuvre pour favoriser une solution pacifique à ce conflit post électoral, à commencer par le recomptage des voix qui a lieu partout ailleurs au monde avant d’envisager une solution militaire ? Même l’organisation de nouvelles élections sous le patronage de la Communauté Internationale était acceptable par le clan GBAGBO bien qu’elle porte gravement atteinte au principe de la souveraineté des Etats membres de l’ONU et reconnus comme tels. Au lieu de quoi, le clan SARKO s’est déchaîné contre GBAGBO, mettant en échec toutes les tentatives de solutions négociées à coup de pressions et de marchandages  off-shore dont on imagine aisément le contenu (une petite annulation de dette par ci sous forme d’IPTE, un petit contrat par là, un échange de bons procédés pour la Russie = on vous laisse tranquille en Tchétchénie et vous n’intervenez pas dans cette affaire,…) J’ai honte de cette France là, mais je ne la quitterai pas. « Je reste Pauvre con », telle est ma réponse à SARKO = il faut bien que je m’abaisse à son niveau si je veux me faire comprendre. Je reste car la France contribue à détruire le seul autre pays où j’aurais pu choisir de m’installer avec ma famille s’il en avais été autrement, mais je reste surtout car je sais que cette France là  n’est pas partagée par une majorité de Français trop occupés à se battre au quotidien pour gagner leur vie et assurer l’avenir de leurs enfants pour pouvoir lutter efficacement contre la désinformation généralisée qu’ils subissent principalement en ce qui concerne l’Afrique.
-  Qui est le Président légalement élu élections présidentielles de novembre 2010 en vertu de la Constitution ivoirienne ?
GBAGBO en vertu du pouvoir exclusif et souverain de tous les Conseils Constitutionnels et autres Cours Suprêmes du monde. Le Conseil Constitutionnel peut se tromper, mais aucune loi, aucune instance, aucun pays étranger, ni même l’ONU n’ont le pouvoir de désigner le gagnant d’une élection présidentielle. Imagine-t-on CHIRAC ou ANNAN décider de reconnaître AL GORE et non BUSH aux élections de 2000 au nom de leur conception de la démocratie et dans l’irrespect le plus total des institutions américaines ?

-  Plus fort de café encore pour ce pays premier producteur de ladite denrée ? Que penser des efforts frénétiques d’ADO pour se faire adouber par le Conseil Constitutionnel Ivoirien après qu’avec la quasi-totalité de la Communauté internationale il ait refusé de reconnaître la décision de cette Institution qui a investi GBAGBO ?
C’est un peu comme si l’équipe perdante d’un match de foot refusait d’admettre sa défaite et demandait à ce qu’un nouvel arbitre - qui lui soit acquis-  la déclare vainqueur. Il me semble que le bon sens et la sagesse qui prévalent dans le sport n’ont pas droit de citer en politique… En tous les cas visiblement pas en Afrique. Car dans la plupart des autres parties du monde, quand il y a un litige post-électoral, on exerce les voies de recours prévues par la Constitution. Autrement dit, ADO était fondé à contester la décision de reconnaître la victoire de GBAGBO, mais en aucun cas il n’avait le droit de s’autoproclamer vainqueur d’une élection en se fondant sur la validation des résultats provisoires par une Commission Electorale Indépendante (qui lui était acquise à plus de 90%), résultats proclamés dans un délai forclos (après expiration des 3 jours impartis) au QG d’ADO (L’Hôtel du Golfe) et par le seul Président de la CEI – le fameux BAKAYOKO aujourd’hui exfiltré en France. Un peu comme si SARKOZY avait été déclaré vainqueur par Bouygues chez Maxim’s. Que n’aurait-on pas entendu rue de Solférino !
-  Le Conseil Constitutionnel ivoirien est-il moins démocratique et légitime que ses homologues ?
Le Conseil Constitutionnel ivoirien qui a proclamé la victoire de GBAGBO est en effet majoritairement favorable au pouvoir en place.  Il doit comprendre au moins 7 membres dont 3 désignés par le Président de la République et 3 par le Président de l’AN, les anciens Président de la République siégeant de droit et à vie et ce depuis 1994. Qu’en est-il en France ? Le CC français est composé de 9 membres désignés à parité par le Président de la République, celui de l’AN et celui du Sénat. Les anciens Présidents siègent également à vie… Il est donc par définition largement favorable au pouvoir en place. Voit-on pour autant sa légitimité et ses décisions contestées ? Paul NDRE le Président du CC ivoirien est proche de Laurent GABGBO. Je ne sache pas que Jean-Louis DEBRE l’actuel Président du CC français soit un farouche adversaire de Nicolas SARKOZY. Là encore deux poids deux mesures : il y a les standards démocratiques pour les riches et ceux des pauvres, comme dans l’apartheid, il y avait les droits de l’homme pour les blancs et les droits de l’homme pour les autres (les moins méritants en la matière étant bizarrement toujours les mêmes à savoir ceux qui ne sont ni riches ni blancs) ;
-  Le clan GBAGBO a-t-il le monopole des crimes et des exactions qu’on lui prête ?
Là encore, il faut être très clair : soit il a commis ou cautionné des crimes contre l’humanité et il fallait le poursuivre dès 2000 au moment de l’évocation du premier charnier de Youpougon ou des « Escadrons de la mort », soit – et c’est ma conviction- les enquêtes mises en place depuis plus de 10 ans n’ont pas conclu à sa culpabilité et on ne peut pas lui prêter des exactions soit inexistantes, soit commises par d’autres. L’indignation à géométrie variable qui sévit à propos de la Côte d’Ivoire est profondément insupportable. Les sévices et tortures infligés par un camp ou un autre doivent être dénoncés et punis avec la même sévérité sous réserve d’être avérés… En effet, n’oublions pas qu’une grande partie des informations relayées dans la presse à ce sujet émanent de Human Rights Watch. Or qui se cache derrière cette organisation ? Le milliardaire et ami d’ADO George SORROS qui lui a prêté un avion au nom de la solidarité libérale onusienne… Là encore et toujours, l’information est largement vérifiable.

-  Qu’en est-il du prétendu démocrate COMPAORE, le Président du BURKINA FASO voisin donné en parangon de vertu et érigé en facilitateur dans la résolution du conflit ivoirien au mépris de implication dans ce dernier?
COMPAORE chantre du libéralisme et bras armé du célèbre rouleau compresseur social –j’ai nommé le NEPAD – a été  très démocratiquement réélu l’année dernière avec plus de 80% des voix mais un taux de participation d’à peine 17% après 23 ans de règne sans partage. Trop occupé à essayer de modifier la Constitution à son avantage en vue de pouvoir briguer un troisième mandat pour avoir le temps d’améliorer le sort des Burkinabé qui s’enfoncent dans la pauvreté, il est malheureusement devenu pacificateur dans la crise ivoirienne à la faveur des pressions françaises et peut-être onusiennes trop contents de faire la promotion  de ce bon élève du FMI et de la BMI (… Ah j’oubliais : il est aussi le commanditaire des assassinats de Thomas SANKARA le 15 octobre 1987 avec une dizaine de ses proches, de ZONGO et LINGANI en 1988 après des aveux extorqués, du journaliste Ernest ZONGO,… Sans compter la pléthore de victimes anonymes ou d’opposants au régime ainsi qu’en attestent les récents événements autour du meurtre de Justin ZONGO…).

A TOUS LES MEDIA OCCIDENTAUX (texte du 26/03/11)
Sous couvert d'objectivité et d'investigation, que de contre-vérités et d'ignorance. La moindre des choses quand on se prétend journaliste est de vérifier ses sources ou d'étudier un peu son sujet.
Etes-vous vraiment sûrs de l'élection régulière de Ouattara ? Renseignez-vous sur la paternité de l'ivoirité, sur la dénonciation de fraudes massives lors du deuxième tour de l’élection présidentielle ivoirienne  par la Convention de la Société Civile Ivoirienne  notamment dans le Nord à Bouaké et Korhogo, sur le passé de Ouattara qui, après avoir été un zélé serviteur du dictateur milliardaire Houphouet-Boigny, a mis le pays à feu et à sang en organisant le coup d'Etat du 19 septembre 2002 (ses fidèles serviteurs n’ont cessé de s’en vanter pour susciter l’adhésion et il suffit de se référer au discours de Zakaria KONE pour s’en convaincre). Ouattara nourrit depuis longtemps l’idée d'une Charte du Grand Nord regroupant en une seule et même entité la CI et les pays voisins. Pour ce faire, il a agité le spectre d'un prétendu complot génocidaire organisé par le clan Gbagbo... Qu'il remet à l'ordre du jour aujourd'hui en prétendant que des mercenaires libériens à la solde de Gbagbo assassinent de pauvres ivoiriens innocents.
Qu'il y ait effectivement des milices libériennes ou autres à la solde du plus offrant qui massacrent les populations civiles, cela est malheureusement vérifié. Qu'il faille mettre en place des enquêtes sur les exactions commises de part et d'autres depuis 10 ans, c'est encore plus évident... à commencer par les 67 civils ivoiriens sauvagement assassinés par les soldats français de la force Licorne le 9 novembre 2004... sous couvert de la protection de ses ressortissants bien entendu !
La Communauté internationale et les média ont-ils perdu le sens commun en accusant unilatéralement Gbagbo et ses soutiens d'être responsables de tous les maux du pays ? La réalité est toute autre : au décès du Vieux en 93, 3 prétendants s'affrontent. Bédié l'emporte en écartant du pouvoir Ouattara après un tripatouillage de la Constitution : c'est donc lui le père de l'ivoirité au niveau politique. Que fait la Communauté Internationale à l'époque : RIEN. Comment réagit Gbagbo l'opposant historique qui a connu la prison et l'exil : il renonce à se présenter et fait alliance avec Ouattara et son nouveau parti le RDR issu d'une scission avec le PDCI parti unique longtemps au pouvoir jusqu'à la proclamation du multipartisme pour lequel Gbagbo- avec d'autres bien entendu – s’est courageusement battu quand la bonne gouvernance et la démocratie étaient loin d’être à l’ordre du jour en Afrique. De corruption en malversation, la CI s’enfonce dans la crise jusqu’au coup d’Etat de Robert GUEI en 1999 (Le troisième homme  qui n’avait pas digéré d’être écarté du pouvoir à la mort du Vieux). Certaines sources voient là encore la main de OUATTARA qui aurait comploté contre BEDIE pour prendre le pouvoir via Robert GUEI (dont il s’est débarrassé en 2002 en accusant les escadrons de la mort soi-disant Pro Gbagbo sauf que des rebelles repentis et même des proches de GUEI contestent cette version et accusent OUATTARA d’avoir éliminé GUEI qui en savait trop et l’avait écarté des élections en 2000). En 2000, le même GUEI cherche en effet à voler la victoire du FPI et GBAGBO réussit à mobiliser le peuple pour faire reconnaître sa victoire. GBAGBO aurait-il dû se démettre et organiser des élections auxquelles auraient pu assister tous les candidats précédemment écartés ? Peut-être… En a-t-il eu le temps ? Tout jure est-il qu’à peine arrivé au pouvoir par les urnes, il est accusé par OUATTARA et une Communauté Dioula musulmane instrumentalisée de crime contre l’humanité = le fameux charnier de Yopougon.  Arrêtons-nous quelques instants sur cette affaire. En 2000 les pro-Ouattara aboyaient au crime contre l’humanité et parlaient déjà de traîner Gbagbo devant le TPI. Dès qu’ils ont commencé à accéder au gouvernement à la faveur de toute une série d’ accords tous plus attentatoires à la souveraineté ivoirienne mais néanmoins acceptés par le pouvoir en place faute de pouvoir faire autrement  et mu par le souci de ne pas sombrer dans une guerre civile(accords de Marcoussis, Accra, Ouagadougou …), de charnier il n’en a plus été question. Soit GBAGBO a commis un génocide et il doit être poursuivi ; soit il ne l’a pas fait, et il n’a pas à comparaître devant le TPI. Ses détracteurs ne peuvent pas continuer de  l’accuser de tous les crimes du monde quand ils sont dans l’opposition et l’absoudre pour les mêmes crimes quand il concède leur arrivée au pouvoir pour éviter une guerre civile.
Quoi, alors que GBAGBO est reconnu comme un opposant et un résistant historique à la dictature, qu’il a connu la  clandestinité, qu’il a milité pour le multipartisme, qu’il a échappé à plusieurs tentatives d’assassinat, qu’il a été emprisonné, la première chose à laquelle il penserait en accédant à la magistrature suprême, ce serait de perpétrer un génocide contre une minorité ethnique… Quel bilan tirer de sa prétendue décennie de règne ? Comment peut-on considérer qu’il a réellement gouverné la CI alors que le pays est amputé de 40% de son territoire depuis que des mouvements armés factieux et séditieux soutenus par le Burkina Faso ont décidé de le renverser ? Que penser là encore de la Communauté internationale et plus particulièrement de la France qui au lieu de faire jouer l’accord militaire qui prévoit l’intervention de la France en cas d’agression étrangère, oblige les institutions légales et reconnues de la Côte d’Ivoire à accepter la division du territoire et même à partager le pouvoir avec les ex-rebelles (menaçant dans le cas contraire de supprimer toutes les aides internationales tel l’IPPTE (Initiative pour les Pays Pauvres Très Endettés) ? Il est vrai que là encore, il a été facile d’occulter le rôle de Ouattara  qui a toujours prétendu avoir été étranger à ce coup d’Etat manqué, laissant ses sbires se salir les mains et la conscience en son nom. .. Ca ne vous rappelle pas quelqu’un ? Ah si, peut-être le grand ami et voisin de Ouattara Blaise COMPAORE qui dormait à chaque fois que ses anciens amis et frères de combat passaient à trépas (Thomas SANKARA ,  ZONGO et LINGANI, …).
De qui la Côte d’Ivoire doit-elle prendre des leçons de démocratie :
-         de ce compagnon fratricide, SEM Blaise COMPAORE  érigé au rang de pacificateur et de modérateur dans les conflits dans la sous-région alors qu’il a soutenu Charles TAYLOR au LIBERIA, qu’il vient d’être élu à plus de 80% avec un taux de participation d’à peine 17%, qu’il a l’intention de modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir  et qu’il réprime durement tout mouvement de contestation?
-         Du putschiste  nigérien DJIBO SALOU ?
-         De l’héritier –dictateur togolais EYADEMA junior ?
-         Du vieux sénégalais WADE autrefois champion du Sopi et maintenant fervent défenseur de la Françafrique ?
-         Des puissances occidentales qui ne se soucient que de leurs approvisionnements en matières premières, peu important le nombre de victimes collatérales … tant qu’il s’agit d’Africains ?
-         De tous ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent plus renoncer à tous ces systèmes et réseaux néocoloniaux clientélistes ?
Si au moins il s’agissait de mettre un homme neuf – pourquoi pas une femme ? – au pouvoir et au service de sa population, on pourrait y croire ou tout au moins essayer. Mais non, l’homme qu’il s’agit d’introniser au mépris des institutions républicaines du pays (Conseil Constitutionnel, CSCI,…) a déjà  abondamment sévi . Nul doute qu’il ne s’arrêtera pas là…
Que les chantres de la haine et de la division se souviennent de ces propos :
« Un peuple qui oublie son passé se condamne à le vivre de nouveau » CHURCHILL ;
« La Nation est une iconographie dans laquelle chacun doit pouvoir se reconnaître» NYERERE

L'Afrique n'est pas un paillasson (20/03/11)
L'Afrique n'est pas un paillasson sur lequel la Communauté Internationale au service des pays riches peut venir s'essuyer les pieds en spoliant les peuples de leurs richesses et de leur droit à s'autodéterminer en choisissant librement, légalement et pacifiquement leurs dirigeants !    Ou bien ?
Plutôt que le piteux et récent sommet de l'Union Africaine à Addis Abeba, souvenons-nous du discours autrement plus glorieux de Thomas SANKARA du 22 juillet 1987 :
 « Si le Burkina Faso tout seul refuse de payer la dette, je ne serai pas là à la prochaine conférence ! Par contre, avec le soutien de tous, dont j’ai grand besoin, nous pourrons éviter de payer. Et en évitant de payer, nous pourrons consacrer nos maigres ressources à notre développement »
SANKARA a été assassiné et le panafricanisme des peuples ne s'est pas fait, mais il est toujours temps de le réaliser !
Sankara disait également :
"La révolution démocratique et populaire a besoin d'un peuple de convaincus, non de vaincus et de soumis qui subissent le destin".
Alors courage aux leaders de la souveraine Côte d’Ivoire et au peuple ivoirien pour vaincre "la cynique malice métamorphosée en néocolonialisme et ses petits servants locaux" !
Et faisons confiance au temps pour rétablir la vérité car
"quand ça va pourrir, ça va sentir !"


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