"Femme noire, femme africaine, Ô toi ma mère je pense à toi !"

PORTRAITS DE FEMMES AFRICAINES 




Aline SITOE DIATTA (1920-1944)

Cette jeune sénégalaise a entraîné la Casamance dans la désobéissance civile face à l’oppression française. Elle est à l'origine de mouvements de révolte en Casamance en disant notamment aux paysans d’arrêter les cultures commerciales dictées par les colons au profit des cultures vivrières. Considérée comme potentiellement dangereuse, elle est jugée par l'administration coloniale et déportée à Tombouctou au Mali où elle meurt en 1944 à l'âge de 24 ans.



Marie KORE (1910-1953)
En Côte d’Ivoire, la fibre indépendantiste féminine est incarnée par Marie Koré, secondée par Anne Marie Raggi, pour leur marche héroïque sur Grand-Bassam les 22,23,24 décembre 1949. Ces femmes, parties d’Abidjan, ont marché sur la prison civile où étaient arbitrairement détenus leurs fils et maris. Stoppées sur le pont reliant le quartier français au reste de la ville, elles ont été battues et pulvérisées d’acide. Bien qu’elles n’aient pas obtenu la libération de leurs proches, les femmes ont remporté une victoire historique pour avoir osé affronter à mains nues les colons. 

Dulcie SEPTEMBER (1935-1988)
Dulcie September est une grande figure féminine de la lutte pour l’émancipation des peuples. Militante anti-apartheid, elle est arrêtée en 1963 et emprisonnée jusqu’en 1969. Assignée à résidence et interdite d’exercer son métier d’enseignante, elle se contraint à l’exil en 1973 et continue son combat en tant que membre de la ligue des femmes pour l’ANC. Quand l’ANC est rayée de la liste des associations terroristes après l’accession de MITTERRAND au pouvoir, elle s’installe en FRANCE en 1981. Elle est tuée de 5 balles dans la tête en plein PARIS le 29 mars 1988 devant la porte de son bureau 28 rue des Petites Écuries dans le 10e arrondissement. La protection policière lui avait été refusée alors qu’ « ON » la savait menacée de mort. De source sûre, les services secrets français ont joué un rôle non négligeable dans sa disparition…

Miriam Makeba (1932-2008)
Grande chanteuse sud-africaine, mais aussi grande militante politique qui aconnu la prison (11 ans) et l’exil (31 ans) pendant la plus grande partie de sa vie, « Mama Afrika » comme elle est souvent surnommée (ou encore de son nom complet Zenzile Makeba Qgwashu Nguvama) a combattu toute sa vie contre l’apartheid et sillonné le monde pour dénoncer ce régime inique et raciste. Elle est restera l’icône de la musique et de l’engagement mis au service de la lutte pour l’émancipation des peuples du joug colonial et néocolonial.

Marthe MOUMIE (1931-2009)
Marthe Moumié est la veuve de Félix MOUMIE grand leader indépendantiste de l’UPC (Union des Populations Camerounaises) assassiné au Thalium à GENEVE en 1960. Elle s’était battue depuis 1960 pour la mémoire de son mari, a été violée et étranglée le 07 janvier 2009. Son assassin présumé, Franck Eboutou Minla’a, a été condamné à mort par un tribunal camerounais le 23 mai 2013 mais les circonstances son assassinat comme celles de la mort de son mari restent troubles et surtout les véritables auteurs, commanditaires et bénéficiaires impunis ! 
« Mon souhait est que cette histoire qui est aussi l’histoire de l’UPC et celle de la lutte anticolonialiste dans plusieurs pays africains, soit connue de la jeunesse africaine et européenne. Il ne faut pas que le silence et la falsification persistent… » Voilà ce que déclarait celle qui a consacré sa vie à essayer d’obtenir justice et vérité sur la mort de son mari dans son son livre « Victime du colonialisme » paru auxEditions Duboiris

Simone GBAGBO 
Née en 1949, elle s'est toujours battue pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Première Dame et députée de la République de Côte d’Ivoire, Simone EHIVET GBAGBO a non seulement été une fois de plus humiliée et torturée, mais elle reste arbitrairement incarcérée au quasi-secret depuis près de 4 ans. C’est elle qui nous montre le chemin de la Résistance éclairée à la domination néocoloniale qui a pris la forme d'une occupation militaire du pays avec l’installation d'un régime aussi illégitime que liberticide dont elle est l’otage depuis le 11 avril 2011.
Convaincue de l’importance de l’école, Simone GBAGBO a suivi de longues études d’Histoire, de Littérature et de Linguistique. Parallèlement, elle s’engage très jeune dans le militantisme syndical avant de se lancer en politique. Mère de 5 enfants, Docteure en littérature orale, Professeure&chercheuse à universitaire, elle n’en continuera pas moins son militantisme de terrain. C’est ainsi qu’après avoir participé à la création du Front Populaire Ivoirien, elle en devient députée après l’avoir dirigé durant les années d’exil de Laurent GBAGBO. Femme de coeur autant que de combat, elle s’implique corps et âme dans la vie politique du pays. En réponse à la campagne de diabolisation médiatique et de falsification historique qui s’est abattue sur la Présidence de Laurent GBAGBO depuis 2000 aggravée par la rébellion de 2002, elle écrit « Paroles d’Honneur » paru en 2008, véritable et bouleversant livre témoignage qui rappelle comment « on a voulu spolier les Ivoiriens de leur Nation, de leur Souveraineté ».
"En Afrique, nous avons des choses à dire, des richesses à apporter, et du haut de notre modestie, du plus profond de notre petitesse, nous devons parler, au risque de déranger, au risque de soulever le mépris […] Nous devons parler car nous pouvons ramener la sagesse au monde, nous pouvons ramener l’humilité dans le cœur des grands." Paroles d’Honneur de Simone GBAGBO
Dédicace spéciale de Maman Simone à toutes les femmes de la Résistance :
« La femme dans sa maison doit parler, mais elle doit également s’exprimer sur la place publique, car elle possède, elle aussi, des grains de sagesse et des grains de discernement. Elle peut sauver son peuple, elle peut défendre son monde. » Paroles d’Honneur de Simone GBAGBO

+ d'infos :

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

QUI A TUE LAURENT DEFOSSEZ A ABIDJAN ET POURQUOI ?

CHARLES BLE GOUDE DESHABILLE LA CPI ET DENONCE LA LEGITIMATION DE LA PRISE DE POUVOIR PAR LES ARMES

Le silence médiatique sur la Côte d'Ivoire n'est pas le silence de la paix, mais celui de la Terreur !