DROITS DE L’HOMME BAFOUES EN CÔTE D’IVOIRE ET DETRESSE DES EXILES
Confrontés aux violations des droits de l’Homme qui se
poursuivent en Côte d’Ivoire et dans les parcours d’exil souvent tragiques et
toujours douloureux que traversent les victimes de l’installation et du
maintien d’une dictature féroce dans ce pays comme dans tant d’autres le 11
avril 2011 après des années de rébellion sanguinaire, nous avons adressé une
note documentée de la situation ivoirienne à ce jour aux 43 ONG membres de la
Coalition Française pour la Cour Pénale Internationale dont vous trouverez la
liste ci-dessous en sus des instances décisionnaires françaises auxquelles nous
avons à nouveau déposé et relayé des motions sur la tragédie ivoirienne dont la
dernière remonte à ce mercredi 25 avril2018.
Par cette communication, nous exhortons toutes celles qui le
pourront à intervenir pour que toutes ces violations flagrantes des droits
humains cessent aussi bien à l’intérieur du pays où des centaines de
prisonniers politiques ivoiriens continuent de croupir dans des conditions inhumaines
en proie à toutes sortes de tortures physiques et morales comme à l’extérieur
du pays où les demandeurs d’asile comme les réfugiés politiques fuyant la
dictature de OUATTARA sont exposés à la précarité, au rejet de leurs demandes
et surtout à des pressions et menaces incessantes sur leur vie pour les pousser
à rentrer au pays sans aucune garantie pour leur sécurité et leurs conditions
de subsistance.
Par la diffusion la plus large possible de ces informations,
nous entendons également mettre en garde les
dirigeants des pays comme des instances concernées contre toute action
(pression, menace, représailles,...) qu'ils pourraient être tentés de prendre
contre les victimes ou ceux qui les soutiennent, sachant que cela engagerait
directement la responsabilité de toutes les ONG et autres instances onusiennes
ou juridictions tant françaises qu’internationales chargées de la protection
des Droits de l’Homme dès lors que nous pouvons prouver qu’ils sont largement
au fait de la situation et donc de sa dégradation le cas échéant.
« Madame, Monsieur,
Dans le cadre de l'accompagnement au quotidien de demandeurs
d'asile ivoirien et de notre combat aux mains nues pour le droit des peuples à
disposer d'eux-mêmes, nous sommes confrontés à l'indifférence pour ne pas dire
l'hostilité tant des médias mainstream que des pouvoirs politiques français y
compris des ONG chargées de la protection des droits de l'Homme, d'où cette
(nouvelle) interpellation. Même si une partie de ces dernières concèdent a
minima une justice des vainqueurs et des tensions persistantes sur le terrain,
toutes ces instances -si ce n'est décisionnaires du moins très influentes-
continuent de prétendre que OUATTARA aurait tenu sa promesse de réconciliation
sur la base de rapports américains, canadiens, de l'ONU ou des ONG susvisées.
Ces affirmations sont fausses. Les prisonniers souvent cités à titre d'exemple
ont certes été libérés, tels Michel GBAGBO (mais interdit de sortie de
territoire) ou encore Affi N'GUESSAN (qui a créé un faux-nez de l'opposition
ivoirienne, véritable cheval de Troie de OUATTARA pour tenter de bâillonner le
FPI canal historique présidé par Laurent GBAGBO[1]),... mais d’autres ont été arrêtés comme le Dr Assoa Adou à son
retour d’exil toujours en prison après son arrestation ainsi qu’Hubert
OULAYE lors du Congrès de Mama en 2015 qui a porté Laurent GBAGBO à la tête du
FPI et Aboudramane SANGARE à la Vice Présidence. Dahi Nestor, Koua Justin et
Dano DJEDJE ont été arrêtés et maltraités avant d’être relâchés après avoir été
longuement torturés[2].
Sur la situation sécuritaire en Côte d’Ivoire, nous vous
renvoyons donc aux nombreux documents édités par le CRI PANAFRICAIN et
l’association Femmes En Résistance en marge des manifestations qu’ils
organisent : voir la motion déposée à l'AFP ainsi qu'envoyée à RSF
et à Amnesty International après notre rassemblement place de la Bourse du 31
mai 2017 en l'honneur du Président Laurent GBAGBO injustement détenu à LA HAYE
tandis que nombre de ses partisans continuent de croupir en exil ou en prison[3]. Cette motion s'arrête aux exactions recensées à sa publication
début juin 2017 et ne prend pas en compte les exactions commises par les forces
rebelles de OUATTARA au pouvoir depuis le 11 avril 2011 qui se poursuivent et
qui justifient les craintes que les demandeurs d'asile expriment en cas de
retour en CÔTE D'IVOIRE, raison pour laquelle ils sollicitent le statut de
réfugié politique. Ainsi en sus du rapport du SG Michel GBAGBO du FPI du
01 décembre 2017[4], de nouvelles arrestations sont intervenues notamment suite à
la répression de la marche pourtant autorisée d'EDS soutenue par le
CRI-PANAFRICAIN du 22 mars dernier[5]. Comme vous le savez
peut-être, à l'issue du procès de toutes ces personnes injustement détenues,
Jean Gervais TCHEIDE a été maintenu en captivité, la justice ivoirienne
invoquant un prétendu mandat d'arrêt de 2013 pour ce faire[6].
En ce qui concerne les prisonniers politiques, nous nous tenons
à votre disposition avec Marie Yapo (qui s'occupe au quotidien de venir en aide aux prisonniers
politiques ivoiriens en soutien à l'AFFDO-CI et du COFED) pour vous rencontrer et échanger avec vous sur le maintien en
détention souvent sans jugement de prisonniers politiques en proie à toutes
sortes de traitements inhumains ou dégradants, sans compter les nombreux décès
intervenus depuis 2011 pendant ou après des suites des sévices subis[7]. Nous venons d'ailleurs d'apprendre le décès de Jean-Paul
BOYO, prisonnier politique détenu à la MACA depuis 2017 ce lundi 30 avril 2018[8].
Nous avons également recueilli de nombreux témoignages
concordants de disparitions, tortures, viols et autres traitements inhumains
sans compter des témoignages insoutenables sur les mises à mort auxquelles de
nombreux exilés ivoiriens ont assisté lors de ce funeste 11 avril 2011
dont nous venons de commémorer le 7ème anniversaire. Nous nous tenons à votre
disposition pour vous présenter –sous réserve de leur accord le cas échéant-
les récits de vie de Djollo , Marcel, Stéphy, Emmanuel, Aline, Henriette,
Christopher, Mickaël, Bienvenu, Marie, Basile, Mocarès,...
Enfin, dans le cadre de l'accompagnement de demandeurs d’asile
Wê, ces derniers nous ont mis en contact avec des réfugiés politiques toujours
"internés" plutôt qu'accueillis au camp d'AVEPOZO au TOGO, un camp de
sinistre renommée sous la responsabilité du HCR où survivent toujours
1500 réfugiés ivoiriens, camp qui avait fait parler de lui en 2013[9]. Nous pensions
naïvement qu'après la campagne de mobilisation contre les menaces et les
violences infligées aux réfugiés de ce camp, des mesures avaient été prises
puisque nous n'avions plus reçu de nouvelles. Nous venons malheureusement
d'apprendre par un de nos contacts qui nous a demandé d'intercéder en faveur
des 1500 reclus du camp d'AVEPOZO auprès de qui voudra bien leur porter secours
et assistance que leur situation a continué à se dégrader ainsi qu'en atteste
le document PDF en fichier joint. Mais le désarroi des exilés ivoiriens ne
concerne pas seulement le camp d'AVEPOZO du TOGO ainsi qu'en attestent de
nombreux autres témoignages tel celui de cette maman de 4 enfants aujourd'hui
réfugiée aux Etats-Unis qui a survécu aux violences des rebelles de OUATTARA et
a passé 4 ans au camp d'Ampain au GHANA[10].
Excellente
réception et meilleures salutations
Christine COLIN-TIBALA
Militante du Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes dans le cadre de Femmes En Résistance et du CRI PANAFRICAIN
06 10 47 67 17 »
Militante du Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes dans le cadre de Femmes En Résistance et du CRI PANAFRICAIN
06 10 47 67 17 »
[1] La gigantesque 19ème édition de la fête de la
liberté qui vient de se dérouler à Gagnoa ces 28/29 avril 2018 atteste à
nouveau du soutien populaire et de la légitimité dont jouit le Front Populaire
Ivoirien canal historique présidé par Laurent GBAGBO représenté par Aboudramane
SANGARE : https://contrepoids-infos.blogspot.fr/2018/04/gagnoa-capitale-de-la-liberte-2018.html
[2] http://contrepoids-infos.blogspot.fr/2017/05/francivoire-victimes.html ; http://contrepoids-infos.blogspot.fr/2017/05/victimes-exterminees-bourreaux.html ; https://www.afrique-sur7.fr/381963-cote-divoire-dahi-nestor-libere-ce-mercredi-10-janvier-2018 ; http://www.jeuneafrique.com/505450/societe/cote-divoire-vingt-ans-de-prison-pour-hubert-oulaye-sa-defense-denonce-un-jugement-sans-preuve ; https://www.facebook.com/nguessnjerome.brou/videos/1980701102211707 ; http://www.ivorian.net/actualites/?p=10950 ;
[3] Lien vers la motion en version numérique : http://contrepoids-infos.blogspot.fr/2017/08/cote-divoire-bourreaux_69.html également versée en fichier joint + lien vers
un mémorandum actualisé de la crise ivoirienne
[9] Article sur la situation du camp d’AVEPOZO telle que
dénoncée en 2013 :http://contrepoids-infos.blogspot.fr/2015/05/menaces-sur-le-camp-de-refugies_17.html + PDF sur la situation du même camp aujourd’hui en fichier
joint
ONG MEMBRES DE LA COALITION FRANCAISE POUR LA CPI (+ CONTACT)
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Commentaires
Enregistrer un commentaire