MARCHE DE LA DIGNITE A PARIS CE SAMEDI 31 OCTOBRE 2015

A l'initiative du Collectif MAFED (MArche des FEmmes pour la Dignité) se tiendra la grande marche pour la dignité prévue de longue date à PARIS ce samedi 31 octobre 2015 de Barbès (Rassemblement à partir de 14h) à la place de la Bastille.




APPEL MARCHE DE LA DIGNITÉ LE 31 OCTOBRE 2015 :
Avec le soutien d'Angela DAVIS 


"En octobre 2005, étaient fauchées en Seine-Saint-Denis, les jeunes vies de deux clichois, une tragédie mettant en cause des fonctionnaires de police. Depuis, la stratégie de l'État français, loin de chercher à châtier les coupables, consiste uniquement à fuir ses responsabilités. Comme il l'a fait dans les dizaines de crimes policiers depuis des décennies. Ce même mois d'octobre 2005, comme réponse à leur mort, un vent de colère secoua toutes les banlieues de France pendant des semaines. Les interprétations les plus courantes de ces émeutes incriminèrent à juste titre la déshérence des quartiers, les conditions sociales lamentables, le chômage, la vie dure : une véritable guerre sociale faite aux pauvres. Mais elle ne dirent pas assez combien au cœur de cette révolte, figurait, forte, l'exigence de respect. La dénonciation du mépris par lequel avait été traitée la mort de ces deux adolescents et à travers leur cas, la dénonciation du mépris souverain dans lequel sont tenus les habitants des quartiers, leur attachement à la dignité collective.

Vingt ans plus tôt, ce sont déjà d'autres violences policières qui poussèrent des jeunes issus de l'immigration post-coloniale à mener à travers la France la Marche de 1983, la fameuse marche pour l'égalité. Égalité sociale, bien sûr mais aussi égalité de considération. Les jeunes disaient "Nous ne sommes pas du gibier à flics, nous sommes des êtres humains !" L'État se devait de la briser. Il mit alors tout en œuvre pour saboter cette auto-organisation en médiatisant à outrance certaines officines pseudo-antiracistes. Celles-ci s'employèrent de tous leurs moyens financiers à étouffer la Marche pour l'égalité sous les milliers de décibels de concerts gratuits et leur antiracisme de pacotille. Aujourd'hui, comme il y a 30 ans, comme il y a 10 ans, loin d'avoir renoncé à ses comportements passés, l'État français ne sait que renforcer tous ses dispositifs de surveillance et de répression. En plus des conditions sociales toujours plus déplorables, le harcèlement des populations des quartiers, leur humiliation, constituent le quotidien pour les Noirs, les Arabes, les Rroms, les Blancs des quartiers.
Dans ce paysage dévasté, le crime policier n'est jamais fortuit. Il est l'aboutissement de toute la logique d'un État qui n'a pour nous que désintérêt et mépris. Le crime policier est l'expression achevée du racisme d'État. C'est celui-ci qui conditionne des fonctionnaires puissamment armés à passer à l'acte, c'est lui qui les dispense de réfléchir au moment tragique, qui leur donne le temps de se saisir de leur arme, d'ajuster et de tirer à mort ou d'écraser la poitrine et la gorge de leur proie sous la clef d'étranglement. Le message implicite que délivre le crime policier est simple. "Non seulement vous n'êtes pas des êtres humains comme les autres, mais avec vous nous pouvons aller jusqu'à la mise à mort et les meurtriers sont assurés de l'impunité". À ce jour, rarissimes sont les procès ayant abouti favorablement. Le crime policier n'est jamais un homicide involontaire, il n'est jamais gratuit, il est là pour répandre la consternation, la désolation dans les cœurs et les esprits des familles endeuillées, pour nous faire renoncer à être traités comme des êtres humains. Il n'épargnera personne, il est là pour nous terroriser.
C'est pourquoi comme il y a 30 ans, comme il y a dix ans, contre l'humiliation quotidienne, contre le mépris, contre l'islamophobie, la négrophobie, la rromophobie, galopantes, contre les crimes policiers, s'impose une nouvelle marche : la marche de la dignité. Notre réaction puissante, organisée, confiante est la seule façon d'enrayer notre écrasement collectif annoncé. C'est à cette grande Marche de la Dignité que nous vous convions le 31 octobre prochain.
Amal Bentounsi, le 8 mai 2015, à Saint-Deni 
au nom du MAFED,collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité composé de...




Sur la page Facebook créée pour l'occasion :
"Les quartiers populaires ne sont pas le problème mais la solution." C'est avec ce bel hommage plein d'espoir et à contre courant de la pensée impérialiste que le FUIQP (Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires) appelle à participer massivement à la marche parisienne de la dignité ce samedi 31 octobre 2015 qui partira de Barbès pour arriver à la place de la Bastille."Comme il y a 30 ans, comme il y a dix ans, contre l'humiliation quotidienne, contre le mépris, contre l'islamophobie, la négrophobie, la rromophobie, galopantes, contre les crimes policiers, s'impose une nouvelle marche : la marche de la dignité. Notre réaction puissante, organisée, confiante est la seule façon d'enrayer notre écrasement collectif annoncé. C'est à cette grande Marche de la Dignité que nous vous convions le 31 octobre prochain."
Aller sur la page Evénement de Facebook : 


Sur l'article consacré à l'événement par Investig'Action à travers un entretien avec le FUIQP (Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires) : 
"27 octobre 2015
Article en PDF :
"Depuis des années, le pouvoir médiatique et politique martèle des expressions telles que "quartiers sensibles", "apartheid", "territoires perdus de la République", etc. Par la banalisation de ces termes, les habitants des quartiers populaires se retrouvent ciblés et stigmatisés de façon récurrente. Malgré cela, ces derniers s'auto-organisent pour faire valoir leurs droits, dans un contexte de forte régression sociale. Ils contribuent ainsi à la transmission d'une mémoire des luttes à l'échelle nationale. Dix ans après la révolte des banlieues, le FUIQP appelle à participer à la Marche de la Dignité de Paris le 31 octobre prochain. Entretien."


Vidéo de Médiapart consacrée à cette marche de la Dignité :

« Samedi 31 octobre, ils ont choisi de « marcher à nouveau », avec le soutien affiché d’Angela Davis. Islamophobie, violences policières, contrôle au faciès… Une nouvelle génération développe un discours radical et une indépendance viscérale par rapport aux partis politiques traditionnels. 
Sihame Assbague (Stop contrôle au faciès)
Omar Slaouti (collectif Ali Ziri)
Franco Lollia (Brigade anti-négrophobie)
Hanane Karimi (Les femmes dans la mosquée)
Amal Bentounsi (Urgence notre police assassine) 
et Widad Ketfi du Bondy Blog »



QUAND LE RAP MARCHE POUR LA DIGNITÉ
"Dix ans après les émeutes de 2005, trente ans après la marche des beurs, les populations des quartiers populaires s’apprêtent à reprendre le pavé ce samedi à Paris. Un mouvement qui a déjà sa bande-son. Et celle-ci s’annonce forte en punchlines."
Urban Shoot TV "Spécial Marche de la Dignité" | Casey - Despo Rutti - Escobar Macson...
Ajoutée le 26 oct. 2015
Les artistes Bams, Casey, Despo Rutti, Dj Hamdi, Escobar Macson, Fik's, Nakk et Ndongo composent le cypher URBAN SHOOT en soutien de la Marche de la Dignité et contre le racisme qui aura lieu le 31 oct à Barbès - 14H.
Marche de la Dignité:
Au racisme d'État français, nous répondons que nos identités africaines descendantes, magrebines, musulmanes & rroms ne sont pas négociables !!!
' comme il y a 30 ans, comme il y a dix ans avec les révoltes de 2005, contre l'humiliation quotidienne, contre le mépris, contre l'islamophobie, la négrophobie, la rromophobie, galopantes, contre les crimes policiers, s'impose une nouvelle marche : La Marche de la Dignité. Notre réaction puissante, organisée, confiante est la seule façon d'enrayer notre écrasement collectif annoncé.'
La MAFED, collectif de femmes subissant le racisme organise la Marche de la Dignité et contre le racisme. Elle coordonne l'action avec un panel historique d'associations de terrains (violences policières, migrant, sans papier, logement, droit à la santé, à la culture emploi...), d'intellectuelLEs, de collectifs, de personnalités et d'artistes issus de l'immigration. L'anti racisme est le point commun de nos luttes.
Le peuple français dans toute sa diversité est appelé à marcher avec nous."

Tribune d'Angela DAVIS la marraine de la marche :
"Angela Davis : «De Ferguson à Paris, marchons pour la dignité !»
Angela Davis, marraine de la marche de la dignité et contre le racisme, bat le rappel pour l'événement du 31 octobre, à Paris. La marche, lancée par un collectif de femmes, est coanimée par des organisations de l'immigration et des quartiers populaires et également soutenue par de nombreuses organisations du mouvement social à l'échelle nationale et internationale.

Une transformation historique est en cours dans les métropoles occidentales. Depuis 2013, les États-Unis traversent une vague de contestation profonde des institutions policières et judiciaires. À la suite de la mort de trois hommes noirs – Trayvon Martin, puis Michael Brown et Eric Garner entre les mains de la police –, un mouvement a vu le jour pour réclamer la justice sociale et raciale, sous le nom de « Black Lives Matter ».

La suite sur : 


La dignité en marche

Samedi 31 octobre aura lieu à Paris la Marche pour la dignité et contre le racisme. Pour commémorer les dix ans des révoltes dans les banlieues et passer à l’offensive contre une République qui doit être refondée.
Le spectre de la récupération plane, mais il ne les empêchera pas de marcher. Plus de trente ans après le traumatisme d’une Marche pour l’égalité méthodiquement vidée de sa force politique à coup de concerts festifs et de pin’s "Touche pas à mon pote", les "Racisé-e-s" marcheront pour la dignité le 31 octobre de Barbès à Bastille. Soutenu par Angela Davis, l’appel a été lancé en mai 2015 par Amal Bentounsi, dont le frère a été tué par la police.
Une nouvelle marche donc, dix ans exactement après les révoltes des banlieues, pour dénoncer l’islamophobie, la négrophobie et la rromophobie que subissent au quotidien les populations des quartiers populaires et issues de l’immigration postcoloniale.
Contre le "racisme d’État"
Derrière cette mobilisation qui se veut historique, le collectif Marche des femmes pour la dignité (Mafed), soit une soixantaine de militantes, intellectuelles et artistes aux trajectoires variées mais qui ont toutes en commun de « subir le racisme d’État ». On y trouve des militantes chevronnées comme Sihame Assbague, porte-parole du collectif Stop le Contrôle au Faciès, Houria Bouteldja, fondatrice du Parti des indigènes de la République (PIR), mais aussi des personnalités comme la chanteuse Bams, qui s’est politisée au moment de l’affaire Exhibit B, l’historienne réunionnaise Françoise Vergès, ancienne présidente du Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, l’étudiante en droit Anina Ciuci, auteur de Je suis tzigane et je le reste, la doctorante féministe et musulmane Hanane Karimi, ou encore Stella Magliani Belkacem, éditrice à La Fabrique et directrice de publication de la revue marxiste Période.
La dignité n’est pas un concept politique nouveau. Réapparu il y a quelques années dans les soulèvements du Printemps arabe, notamment en Tunisie où la jeunesse exigeait « Dignité, pain et Liberté », il est chargé de l’histoire coloniale. « En Algérie, le "nif" ("l’honneur") était au cœur de la résistance du FLN », explique Louisa Yousfi, membre du collectif. "La dignité c’est l’inverse de la "hogra", qui signifie en arabe "humiliation". C’est quelque chose qui parle à tous les "racisé-e-s", c’est-à-dire à tous ceux qui subissent le racisme d’Etat ». Racisme d’État qui prend, selon eux, de multiples formes, du contrôle au faciès à l’interdiction du port du voile à l’école en passant par le démantèlement systématique des bidonvilles rroms, et qui trouve sa forme la plus accomplie dans les violences policières.
Les promesses non tenues de la République
On l’aura compris, l’antiracisme du Mafed et de ses soutiens est bien loin de celui de SOS Racisme, de la LDH, du MRAP et de la LICRA, qui ont lancé en septembre un appel national réaffirmant, dans la perspective des élections régionales, « l’urgence des principes républicains » contre « les candidats du racisme et de l’antisémitisme ». Un discours « éculé des années 1980 », qui «jamais ne parle d’islamophobie », et qui oublie que « les lois racistes n’ont pas besoin de l’extrême droite », souligne Houria Bouteldja, rappelant que « c’est une mairie communiste qui a démantelé le bidonville rrom à la Courneuve cet été ».
De même, le féminisme de ce collectif exclusivement féminin, qui s’inscrit dans l’héritage des "Mères de la place Vendôme", est aux antipodes de celui de Ni putes ni soumises. « On sait que les mecs de nos quartiers sont sexistes, mais leur sexisme n’est pas très différent du sexisme français en général", poursuit Houria Bouteldja. "Or penser leur sexisme à travers le prisme de l’islam crée la guerre des sexes et empêche la solidarité dans les quartiers ».
Pour ces "Français de seconde zone", il ne s’agit plus de "quémander" une intégration républicaine qui leur est de toute façon refusée. « La République n’a pas tenu ses promesses, elle ne veut pas de nous, alors maintenant c’est nous qui ne voulons plus d’elle, résume Louisa Yousfi.
"Déclaration d’indépendance"
Les divers intervenants l’ont affirmé haut et fort lors du meeting de lancement le 9 octobre dernier : les hommes et les femmes qui marcheront ne "réclament" pas la dignité. Celle-ci est déjà en eux : « C’est parce que nous sommes dignes que nous marchons », a martelé la sociologue Nacira Guénif-Souilamas, qualifiant la marche de « déclaration d’indépendance ». « On veut poser nos culs où on veut, comme Rosa Parks ! », a lancé Sihame Assbague, citant le rappeur Booba : « Ce sont ceux en face qui ont perdu leur dignité, et le 31 on va les aider à la retrouver », a renchéri Omar Slaouti du collectif Ali Ziri, visant ceux «qui n’ont que "République" à la bouche mais qui pensent en fait Empire, la main sur la matraque ». Pas question pour cet ancien du NPA de s’excuser pour les "violences" urbaines, les flammes mettant « la lumière là où personne ne veut regarder ».
Le ton du meeting pouvait être d’autant plus offensif que plusieurs intervenants ont pris soin d’explicitement condamner les positions de Soral et de Dieudonné, « qui ne s’intéressent qu’à leur gueule et qui en ont rien à foutre des habitants des quartiers populaires », a résumé Omar Slaouti, suscitant les applaudissements de la salle. « Ils ne sont pas antisionistes, ils sont d’extrême droite ! », a ajouté Youssef Boussoumah, du PIR, contrant préventivement les accusations de proximité idéologique auxquels les Indigènes font régulièrement face.
Reste que les craintes de récupération ont autant pour objet l’extrême droite soralienne que l’ensemble de la classe politique. C’est pourquoi le Mafed a clairement hiérarchisé les niveaux de signataires : défileront en tête du cortège, derrière la banderole "Dignité, Justice, Réparations", les familles des victimes policières ainsi que les représentants de l’immigration et des quartiers populaires qui subissent les discriminations. Et resteront en queue de cortège les organisations du mouvement ouvrier et les partis de gauche comme Ensemble, les Jeunes communistes ou le NPA. Ces derniers n’auront pas leur mot à dire quant aux revendications officielles de la Marche, même si bon nombre de militants "racisé-e-s" rêveraient que leurs combats soient davantage inscrits sur l’agenda politique des partis de gauche.

Nous ne sommes pas toutes sur la photo mais toutes, femmes du MAFED, appelons à nous rejoindre le 31 octobre, à Barbès (14h), pour une Marche de la Dignité qui s'annonce désormais, sans le moindre doute, d'envergure historique !

Houria Bouteldja, membre du MAFED, à propos de la Marche de la Dignité du 31 octobre :
"À la question : aimez-vous la France ? je répond est-ce que la France nous aime ? Nous parlons et maîtrisons les codes et les références françaises. Nous sommes Français au sens sociologique du terme. Que faire de plus pour prouver que nous le sommes ? La question ne dépend donc pas de moi mais d'un projet politique qui pourrait être le nôtre et qui pourra nous faire advenir comme des citoyens ou des humains. Devenons les citoyens d'une société juste, française ou pas française, d'un territoire, d'un État qui cesse d'opprimer les peuples du Sud. Voilà notre objectif politique."


POUR EN SAVOIR + :

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