AFFAIRE MAHE : quand la Justice française s'acharne sur les victimes !
Nous entendons de-ci de-là que l’affaire MAHE serait morte et enterrée…Ce qui n'est pas sans nous rappeler un certain Jean-Marc SIMON qui
affirmait que GBAGBO, c’était fini. Toutes proportions gardées en effet, suffit-il
que ceux qui ont intérêt à occulter la vérité parviennent à museler les
médiamenteurs occidentaux pour que la vérité elle-même s’efface au gré des
intérêts des puissants ?
« Ce
n’est pas parce que le mensonge se multiplie et se propage qu’il devient vérité
et ce n’est pas parce que la vérité ne se voit pas qu’elle devient
erreur » disait GANDHI.

ATTENTION, NOUS AVONS DECOUVERT DEPUIS SEPTEMBRE 2014 QUE MAÎTRE TRICAUD COMME MAÎTRE NDOUMOU AVANT LUI ETAIT EN SERVICE COMMANDE POUR L'ETAT FRANCAIS (http://contrepoids-infos.blogspot.fr/2015/01/reponse-maitre-tricaud-suite-ses.html)
Alors, que
s’est-il passé depuis le verdict inique de la Cour d’Assises du 7 décembre
2012 ?
Médiatiquement rien ou pas grand-chose tant il est vrai que les chiens de
garde de la Françafrique veillent dans ce dossier.
Pour mémoire
rappelons que Firmin MAHE est ce jeune civil ivoirien étouffé le 13 mai 2005 en
CÔTE D’IVOIRE à l’aide d’un sac poubelle dans un char de la force Licorne sur
ordre du Général PONCET (ce n’est pas parce qu’il a bénéficié d’un non lieu
plus que douteux contre son silence dans d’autres sales dossiers de la
Francivoire que cela doit nous empêcher de continuer de dénoncer l’impunité
dont il jouit !).
A noter
d’ailleurs la perversion de notre Justice qui, dans le cas d’espèce, non
seulement n’a pas fait appel, mais permet de poursuivre toute personne qui
mettrait en cause ceux qui ont bénéficié d’un non lieu ou d’un verdict pour le
moins clément tout en criminalisant post-mortem le jeune Firmin MAHE qui n’a
jamais été jugé de son vivant, mais s’est vu imputer tous les crimes de la
sous-région, au mépris des règles de droit les plus élémentaires, telles que
l’existence de preuves, la fiabilité de ces dernières ou encore l’accès à la
justice de ses proches. Bref sur ces sujets voir notamment quelques articles
commis antérieurement(1).
Dans un
article du Figaro daté du 16 janvier 2014 (2),
nous apprenons que le colonel Eric BURGAUD -un des donneurs d’ordre du crime de
Firmin MAHE- s’est vu retirer toutes ses décorations. Et alors quoi ?
Doit-on féliciter cette Justice aux ordres qui après plus d’un an d’un verdict inique
basé sur le mensonge, le faux et usage de faux, la subornation de témoins et je
ne sais combien encore de manquements à tous les principes de droit les plus
élémentaires consent à priver un colonel meurtrier de ses décorations ?
Geste symbolique certes, et peut-être symptomatique me direz-vous. Car si on
les lui enlève maintenant, c’est peut-être que le vent commence à tourner pour
ses victimes et que le voile du mensonge se déchire. Gageons malheureusement
qu’il n’en est rien !
Ne
s’agirait-il pas plutôt de continuer de faire croire que les militaires
français ont bien fait d’assassiner celui que l’on persiste à taxer de « coupeur de route » et de
bandit dans le même article cité ci-dessus ? Les photos des victimes des meurtres barbares
qu’on impute à Firmin MAHE ont beau avoir été prises dans le village de
LOGOUALE pour certaines, à une date antérieure à celle que les amis du colonel BURGAUD
et ses complices mentionnent comme étant le fait de la « bande à MAHE », il faut à tout prix continuer à
justifier ce crime barbare en le légitimant par les prétendues exactions qu’on
lui colle sur le dos en inversant systématiquement la victime et le bourreau (3)...
…Pendant ce
temps, l’enfant de la victime vit caché quelque part en Afrique, les sœurs se
terrent et rasent les murs de peur de représailles (elles ont d’ailleurs quitté
la région) ; le frère aîné de la victime -Jacques- est hospitalisé depuis
plus d’un an sans discontinuer avec un pronostic vital engagé à moins de
bénéficier d’une greffe des deux poumons qui ne viendra pas tant que sa
situation ne sera pas stabilisée. Sauf qu’on vient de lui notifier le rejet de
sa demande d’asile politique après près d’un an d’un silence assourdissant de
l’OFPRA qui n’a même pas daigné le recevoir en entretien comme cela se fait
habituellement ; sauf que son neveu Basile a également vu sa demande d’asile
rejetée par l’OFPRA qui ne craint pas d’écrire qu’il est arrivé en France en
novembre 2011 avec un passeport d’emprunt, alors qu’il a atterri en France le
30 novembre 2012 avec son propre passeport tous frais payés par l’Etat français
pour participer à un procès vicié dès le départ (Fabien NDOUMOU l’avocat de la
famille autoproclamé depuis février 2006 a lui-même reconnu avoir été mandaté
par l’Etat français et invoque aujourd’hui le secret d’Etat pour tenter de
masquer sa forfaiture). C’est un imposteur qui a saboté le dossier
d’indemnisation des proches de la victime en première instance, en ne déposant
aucune conclusion écrite, en n’invoquant pas de préjudice moral et en ne
fournissant pas le plus petit début de preuve à l’appui de sa demande de
réparation du préjudice économique qui n’avait pas lieu d’être hormis en ce qui
concerne le fils de Firmin. Bref, tout a été clairement ordonnancé pour que
l’affaire MAHE soit complètement enterrée. Excepté la dépouille de Firmin MAHE
qui elle attend toujours qu’une sépulture décente lui soit donnée en vertu
d’une ordonnance aux fins d’inhumation qui date quand même de… février 2006 (4)
! Des employés de l’IVOSEP (la société de pompes funèbres qui est supposée
entretenir le corps en attendant son inhumation) ont laissé entendre que
c’était à la famille de payer les frais d’entretien
du corps pendant ces 8 années. Ce qui n’est pas sans nous rappeler cette
pratique barbare prêtée aux autorités chinoises qui iraient jusqu’à facturer la
balle qui a servi à exécuter le condamné à mort.
La même
société IVOSEP refuse dans le même temps de répondre à nos demandes réitérées
de facture, tandis que la Justice française se prévaut de l’absence de ce
document pour refuser de prendre en charge les frais funéraires, dont le
montant doit s’élever à plusieurs dizaines de milliers d’Euros aujourd’hui si
tant est que la dépouille de la victime y soit toujours.
Depuis le
jugement d’Instance du 22 janvier 2013 (qui fait suite au verdict inique de la
Cour d’Assises en vue d’indemniser les victimes), il y a eu pas moins de 4
renvois, et 4 des parties civiles n’ont même pas pu se faire représenter par un
avocat digne de ce nom. Car Fabien NDOUMOU, fort de ses bons offices de « mercenaire » de la justice
françafricaine, ne s’est pas contenté de mal les défendre. Il a lâchement
abandonné les parties civiles à leur sort depuis le 10 décembre 2012 ((5), soit
trois jours après le verdict inique de la Cour d’Assises. Il refuse d’ailleurs toujours
de restituer le dossier à ses « clients »
ou même à son successeur – autant dire qu’il les prive littéralement de la
moindre chance d’obtenir une juste réparation de leur préjudice. Pour contrer
les procédures de manquement à la déontologie que nous avions engagées à son
encontre devant l’ordre des avocats, il est allé jusqu’à les faire condamner à
verser 20 000€ (en même temps ce n’est pas si grave puisqu’ils ne sont pas
solvables et pas prêts de l’être, d’autant que tous deux viennent de se voir
couper l’Allocation Temporaire d’Attente, en dépit du recours pendant exercé
devant la Cour National des Demandeurs d’Asile). Ils ont introduit des demandes
d’aide juridictionnelle depuis près d’un an mais n’ont toujours pas de décision
favorable, sans compter que les notifications de pièces manquantes, les
décisions de caducité qui sont supposées avoir été transmises à 6 des parties
civiles dans ce procès, n’arrivent jamais entre leurs mains. Sur le plan
strictement humanitaire même, Jacques a été jeté dehors en plein hiver en janvier
2013, ce qui a fait dire au médecin de PONTOISE qui le suivait à l’époque
qu’ « on aurait voulu le tuer
qu’on ne s’y serait pas pris autrement ».
Un seul mot
d’ordre : tout faire pour que l’affaire MAHE ne refasse pas surface alors
que la diplomatie hollandaise inscrit résolument ses pas dans celle de son
prédécesseur, avec une visite d’allégeance réciproque annoncée pour fin février
2014 (première visite de HOLLANDE en CÔTE D’IVOIRE)(6).
Car l’argent,
celui de l’indemnisation des victimes, est loin d’être l’enjeu central de cette
affaire. Plus que jamais, « l’affaire
MAHE est l’arbre qui cache la forêt »(7) de la
mainmise de la FRANCE sur une grande partie des richesses de la CÔTE D’IVOIRE au
détriment du droit du peuple ivoirien à disposer de lui-même.
Nous osons
affirmer qu’en ce début d’année 2014, l’affaire MAHE est un des rares dossiers
portés sur la place judiciaire que la Francivoire n’a pas encore réussi à enterrer,
avec la plainte de Michel GBAGBO contre SORO pour « enlèvement, séquestration, traitements inhumains et
dégradants » de juin 2012 qui n’est pas non plus sans connaître de
nombreuses obstructions (8) :
-
Les demandes de commissions d’enquête sur le rôle de la LICORNE
dans la crise ivoirienne sont toujours en souffrance sur le bureau de la Commission de la Défense et des Forces Armées de
l’Assemblée Nationale (9) ;
- Les enquêtes sur les véritables circonstances de la mort d’Antoine
MASSE (10)
et de 9 soldats à BOUAKE en novembre 2004 sont au point mort, surtout après le
non lieu accordé à Michèle ALLIOT MARIE (MAM rebaptisée plus à propos Mensonges
Après Mensonges), déni de justice prévisible certes, mais déni de justice qu’il
convient de dénoncer malgré tout (11);
-
Les responsables de la centaine de morts et des milliers de
blessés de la fusillade de l’Hôtel Ivoire et des autres exactions commises par
l’Armée française à ABIDJAN en novembre 2004 courent toujours en dépit des
actions du COPAVIL (12) ;
-
Les meurtres de Guy André KIEFFER, Philippe REMOND, Yves LAMBELIN,
Stéphane Frantz DI RIPPEL (13) et de bien d’autres restent sans réponse
dès lors que leur résolution risquerait de mettre à jour les intérêts économiques en jeu et le
rôle de la FRANCE dans leur préservation au mépris de la souveraineté du peuple
ivoirien ;
-
La FRANCE, les instances européennes et onusiennes qui couvrent le
fonctionnement de la Cour Pénale Internationale continuent de soutenir les
procédures opaques, partiales et complaisantes de la Procureur BENSOUDA à
l’encontre des seuls tenants de l’ancien Régime, au mépris du respect du droit
non seulement des accusés, mais également de leurs prétendues victimes(14).
A celles et
ceux qui continuent de croire que l’affaire MAHE n’aurait fait qu’une victime,
un dommage collatéral sans intérêt de la crise ivoirienne en quelque sorte,
nous disons :
- Pourquoi dans ce cas, les autorités politiques, judiciaires,
militaires, policières tant françaises qu’ivoiriennes se donnent-elles autant
de mal pour étouffer cette affaire MAHE/LICORNE depuis bientôt dix ans?
-
Pourquoi n’y a-t-il aucune plainte des prétendues victimes de
Firmin MAHE ?
-
Pourquoi les autorités illégitimes de CÔTE D’IVOIRE ne sont-elles
pas partie au procès pour accréditer la thèse de la « bande à MAHE » et des prétendues exactions qu’on lui
impute ?
-
Pourquoi ne vérifie-t-on pas les témoignages des victimes de la
région qui dénoncent les nombreux crimes qu’ils ont subis et continuent de
subir depuis 2002 avec le soutien direct de la FRANCE ?
Quelques
extraits des témoignages des victimes que la justice française cherche à tout
prix à écarter des débats, notamment en empêchant le procès des assassins de Firmin
MAHE de suivre son cours :
« Donc en 2009, quand j’arrive à […], la plantation
familiale de 16ha de cacao est occupée par des Burkinabé ainsi que le campement
par un dénommé « Koffi » et un autre « Moussa ». D’après
les infos que j’ai, ils occupaient toujours notre plantation le 11 avril 2011
lorsque les troupes rebelles aidées par l’Armée française ont fait tomber notre
Président. »
« Je suis à ABIDJAN en 2011 quand survient la crise
postélectorale. […] J’ai participé à la plupart des grandes marches aux mains
nues en 1992, 2000, 2004, 2007, 2010, 2011 pour défendre mon pays. En mars
2011, j’ai répondu aux appels de BLE GOUDE de nous rassembler et de dormir
Place de la République pour montrer à la Communauté Internationale que nous
soutenions notre Président, nos
institutions et que nous voulions que l’on respecte notre choix (http://www.youtube.com/watch?v=Nhmy2B3hPKo). Quand les bombardements franco-onusiens ont
commencé sur le camp d’AKOUEDO, fin mars
– il s’agissait d’hélicoptères français « PUMA », les gens ont
commencé par fuir COCODY pris de panique. Nous étions des dizaines de milliers
rassemblés autour de la Résidence Présidentielle pour soutenir Laurent GBAGBO.
J’ai vu des milliers de Patriotes aux mains nues tomber. Début avril, les
porte-paroles du Président nous ont demandé de partir car Laurent GBAGBO
estimait que c’était lui qui était visé, que ce n’était pas la peine de mourir
pour rien, comme nos frères morts en novembre 2004 en se dirigeant vers le 43ème BIMA
et devant l’Hôtel Ivoire. Moi, j’ai quitté les lieux le 4 avril par la route de
MPOUTO. J’ai pu regagner KOUMASSI en me faufilant entre les barrages des FRCI
(Riviera 2). Avec un camarade, on a mis longtemps pour atteindre MPOUTO où on a
pu prendre une barque (La Pinance) pour traverser la lagune et aller au
Terminus 32. Là je suis allé me cacher dans mon Eglise jusqu’à la capture de
Laurent GBAGBO et de ses proches le 11 avril 2011. Après le 11 avril, je suis
resté là. Les gens de la paroisse nous envoyaient de quoi vivre et manger (nous
étions au moins 6 à avoir trouvé refuge dans l’Eglise). C’est là que j’ai pu
rester sans pratiquement jamais sortir au-delà d’un petit périmètre en vivant
de la charité chrétienne.
« […] et […] sont morts devant moi à COCODY après
nous être séparés pour avoir plus de chance de nous en sortir au niveau de la
RTI quand nous avons fui la Résidence Présidentielle début avril comme je l’ai
exposé plus haut. Nous avons vu les rebelles les découper en morceaux. Nous
avons assisté impuissants à leur dépeçage, pétrifiés par la peur. »
Malgré tout,
un espoir nouveau se fait jour dans ce dossier avec la désignation de Maître Norbert
TRICAUD qui a accepté de les représenter à cette audience d’appel tout d’abord,
avant de porter plainte contre l’Etat français qui devra rendre compte de sa
responsabilité dans cette tragédie (15)… En espérant que cela permette à de
nombreuses autres victimes de reprendre
confiance, d’engager la responsabilité de l’Etat français dans toutes les affaires
précitées, et plus largement la couverture de nombreux crimes barbares commis
par les rebelles de 2002, sans oublier sa responsabilité dans l’accès et le
maintien au pouvoir d’un régime aussi illégitime que liberticide, dont la liste
des victimes ne cesse de s’allonger (16).
C’est
pourquoi nous invitons toutes celles et
ceux qui rejettent cette justice inique à venir massivement soutenir Maître
TRICAUD lors de sa première plaidoirie dans l’affaire MAHE le mardi 11 février
2014 à 9h à la COUR D’APPEL de PARIS Pôle 2, chambre 4 (Métro Cité Ligne 4).
Contacts : 06 69 49 40 06 ou 06 10 47 67
17
(4) http://contrepoids-infos.blogspot.fr/2013/05/du-droit-naturel-denterrer-ses-morts.html
(5) http://contrepoids-infos.blogspot.fr/2013/05/quand-on-un-tel-avocat-plus-besoin.html
(5) http://contrepoids-infos.blogspot.fr/2013/05/quand-on-un-tel-avocat-plus-besoin.html
(8) « Affaire « audition de Michel Gbagbo à Paris » :
La juge française en colère contre Abidjan » publié le vendredi 31 janvier 2014
| Notre Voie : http://soutienetliberte.wordpress.com/2014/01/31/la-justice-francaise-reitere-sa-demande-dentendre-michel-gbagbo-suite-a-sa-plainte-pour-enlevement-et-sequestration/
(9) Proposition de résolution
de juillet 2012 visant à créer une commission d’enquête sur le rôle de la Force
Licorne en CÔTE D’IVOIRE renvoyée à la commission de la défense nationale et
des forces armées, à défaut de constitution d’une commission spéciale dans les
délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement : http://www.assemblee-nationale.fr/14/propositions/pion0131.asp
(12) Voir déclaration du COPAVIL
(Collectif des Patriotes Victimes de la force française Licorne) : http://news.abidjan.net/h/416215.html ;
Preuves de la responsabilité directe de la force Licorne dans
cette tragédie : http://www.youtube.com/watch?v=8j5StJnIw-s ; http://www.youtube.com/watch?v=0YaJnbkWDSQ ; http://philippehua.com/2012/07/25/cote-divoire-la-victoire-aux-mains-nues-un-documentaire-de-sidiki-bakaba/
(14) Gbagbo à la CPI : comment
Maître ALTIT et ses collègues ont dézingué BENSOUDA :
CPI : L’affaire Laurent Gbagbo
perturbe le complot françafricain :
(15) Maître Tricaud demande
que la lumière soit faite sur tous les crimes politiques en Côte d’Ivoire
et au-delà : http://www.youtube.com/watch?v=bjgbKPHUSrI ; http://www.youtube.com/watch?v=LKX2QmqtgPE
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