AFFAIRE MAHE : chronique d'une justice francivoirienne contrariée !
"La vie d'un jeune plombier ivoirien vaut au moins autant que celle d'un journaliste français" a plaidé Maître TRICAUD.
Petit rappel sur cette affaire :
http://contrepoids-infos.blogspot.fr/2014/02/affaire-mahe-quand-la-justice-francaise.html
Petit rappel sur cette affaire :
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Compte Rendu de l’audience du 11 février 2014 devant la Cour d’appel :
On a démarré avec un incident de
procédure, Maître NDOUMOU s’incrustant et refusant d’admettre son
dessaisissement par 5 des parties civiles (les 3 sœurs, le fils mineur de la
victime et sa mère). Comprenez-bien : les criminels et l’Etat français n’ont
pas intérêt à ce que NDOUMOU, l’avocat corrompu, cède le pas à Maître TRICAUD. Le
Président de séance – Jean-Marie BOYER- a donc comme à son habitude fait
semblant de déplorer les conflits d’avocats des parties civiles en leur
imputant la responsabilité du retard dans le procès. Sauf qu’en réalité :
il est au courant depuis mai 2013 du dessaisissement de maître NDOUMOU par les
5 parties civiles susmentionnées pour avoir reçu leurs attestations et pièces justificatives
afférentes ; son greffe a refusé de délivrer des convocations aux 5
parties civiles concernées et le Bureau d’Aide Juridictionnelle a mis plus de 6
mois avant de rejeter lesdites demandes sous couvert de caducité au motif qu’il
manquait… les convocations aux audiences justement ! Si ça n’est pas du
vice ça : la main droite refuse de délivrer un document et la main gauche
invoque l’absence de ce document pour rejeter une demande ! Résultat des
courses : Nous avons dû déposer à nouveau un dossier intégral de demande
d’aide juridictionnelle pour chaque partie civile, demandes qui n’ont fait
l’objet d’une réponse favorable que le 6 février 2014, soit 5 jours avant
l’audience (sauf pour une partie civile dont le dossier est toujours en cours
d’instruction), ne laissant pas le temps à Maître TRICAUD de pouvoir respecter
le contradictoire en communiquant ses pièces et conclusions aux parties
adverses qu’il n’a eu que quelques jours pour rédiger. Je vous laisse imaginer
les cris d’orfraie des avocats des militaires montant sur leurs grands chevaux
en prétendant que les parties civiles cherchaient à faire passer des documents
en force sans leur permettre de les examiner. Là encore, tout a été fait pour
tenter à nouveau de faire croire que les criminels étaient les victimes et vice
versa. Les mêmes avocats n’avaient pourtant pas la même pudeur de jouvencelle
en toge effarouchée à l’occasion du procès d’Assises lorsqu’il s’est agi de
soustraire du contradictoire tant les photos et autres « preuves »
fabriquées post-mortem pour criminaliser Firmin MAHE que la pseudo pétition de
satisfaction des habitants de BANGOLO se félicitant de l’assassinat de Firmin
MAHE(sous couvert de la pseudo protection des signataires) … D’autant qu’à
l’ouverture du procès, on est fin 2012 et que ces signataires sont des
partisans d’Alassane Dramane OUATTARA qui ne risquent aucune représailles de la
part des partisans de l’ancien régime qui sont pour le coup eux toujours et
encore les victimes des exactions de ce pouvoir francivoirien illégitime
installé par la force. « Le temps
est l’autre nom de Dieu », nous répète souvent Laurent GBAGBO… Et bien
dans le cas d’espèce, le travail patient de veille judiciaire et de documentation
des procédures commence à payer. Une représentante du Bâtonnier est venue
trancher le litige entre les deux avocats et a donné raison à Maître TRICAUD
qui est donc enfin en charge de la Défense du frère, de 2 des sœurs, du fils de
Firmin et de sa mère en tant que sa représentante légale. Espérons seulement
que le maintien de Maître NDOUMOU en tant qu’avocat des 3 autres parties
civiles « reconnues » (2
habitants du village natal de la victime et Edith sa dernière compagne) n’est
pas encore un piège de la partie adverse avec la complicité de l’Etat français
pour une fois de plus minimiser, voire annihiler l’indemnisation des véritables
victimes de ce crime barbare et impuni.
C’est Maître TRICAUD qui a ouvert le
bal des plaidoiries. Et je crois pouvoir dire -sans trahir ce qu’ont ressenti
Jacques, Basile et la dizaine de Patriotes* venus les soutenir dans leur quête
de vérité et de Justice- qu’il a été brillant. Il a réussi à réhabiliter la mémoire de la
victime, tout en retraçant fidèlement le fil de sa courte existence au milieu
des siens. Firmin MAHE, orphelin de mère à 4 ans et de père à 10, élevé par son
frère Jacques ses 3 grandes sœurs a appris la plomberie, ce qui lui a permis de participer à une petite entreprise
familiale qui fonctionnait bien. Il a ensuite investi les bénéfices de cette
activité dans la culture du riz faisant ainsi vivre une quinzaine de personnes
au village, avant d’être brusquement arraché à la vie et aux siens par des
militaires français qui n’ont cessé de le diaboliser depuis pour justifier leur
sale besogne (bavure ?). Evoquant la situation de Jacques et Basile qui
ont vu leur demande d’asile récemment rejetée, Maître TRICAUD n’a pas manqué de
regretter que les instances en charge de la reconnaissance du statut de réfugié
politique ne tiennent pas compte de l’état de non droit qu’est devenue la CÔTE
D’IVOIRE sous OUATTARA tout en rappelant la célérité et l’exemplarité de la
justice ivoirienne sous GBAGBO dans le traitement de l’affaire Jean HELENE qui
avait jugé le présumé coupable en moins de trois mois le condamnant à 17 ans de
prison et allouant plus de 218 000€ à sa veuve. Aux antipodes de ce bel
exemple de justice réparatrice des victimes qui mérite d’être salué, il ne
s’est pas privé de mentionner que Firmin MAHE a été sauvagement assassiné
depuis plus de 8 ans, qu’il a fallu plus de 7 ans avant que l’affaire ne soit
jugée, que les victimes n’ont toujours pas été indemnisées et que le reste de
sa dépouille « entreposé »
à l’IVOSEP pour un montant d’au moins 35000€ attend toujours une sépulture. Si
une seule phrase devait être retenue de sa plaidoirie, nous proposerions
celle-là : « la vie d’un
jeune plombier ivoirien vaut au moins autant que celle d’un journaliste civil
français ».
Que dire des interventions successives
de l’Agent judiciaire de l’Etat, des avocats du colonel BURGAUD et de Guy
RAUGEL, dont seul le second était présent ? ABJECTES, leurs plaidoiries
itératives et méprisantes ont consisté à nier entièrement le droit des parties
civiles à la moindre réparation oscillant entre contestations de forme et
de fond. Pire que tout ce qu’il nous avait déjà été donné de voir au procès
d’Assises, Maître TREMOLET s’est avili jusqu’à se prévaloir de la turpitude des
criminels, son client Guy RAUGEL en tête, qui sont allés jusqu’à établir un
faux PV – d’ailleurs reconnu aux Assises- prétendant que les parents de la
victime de DAH avaient refusé de récupérer le corps et que son assassinat avait
été fêté avec les soldats de la Licorne par tout le village de BANGOLO. Il a
achevé sa plaidoirie de caniveau par cette phrase obscène invitant la Cour
à : « tirer toutes les leçons
de «l’indignité du père » et considérer que les 30 000€ alloués en
première instance à son fils ne sont pas dus ».
Entre l’obscénité de néocolon
bienpensant de Maître TREMOLET et la cupidité de Maître
NDOUMOU-petit-servant-local-aux-ordres qui a suggéré qu’au cas où les
conclusions de Maître TRICAUD ne soient pas retenues par la Cour, de confier
l’argent des frais funéraires à ses « clients »
résiduels, les trois ne justifiant pourtant d’aucun lien légitime avec la
victime, sans oublier de réclamer 50 000€ pour ses propres diligences et
bons offices d’obstruction à la vérité, mon dégoût balance. Laissons-nous aller
–une fois n’est pas coutume- à cette insulte métaphorique : si la
pourriture avait pu s’incarner au cours de cette audience, gageons qu’elle eut
pris la forme d’un mi-maître TREMOLET/mi-serviteur NDOUMOU, nourrie du terreau
fertile de la complicité du Président de la Cour d’appel et des auxiliaires de
justice. A noter toutefois le courage de la représentante du Bâtonnier, qui
tout en ménageant la susceptibilité d’un Président imbu de sa supériorité et drapé
dans une empathie de pure façade, a
tranché en faveur de Maître TRICAUD, désavouant ainsi clairement Maître NDOUMOU
dans les discussions AD HOC auxquelles il nous a été donné d’assister.
Au loto de ce jugement
mis en délibéré au 8 avril, les combinaisons possibles sont :
- Au mieux pour nous, la Cour donne raison à
Maître TRICAUD et déboute les criminels de leur demande de renvoi devant le
Tribunal Administratif, allouant aux différentes parties civiles les montants
sollicités dans ses conclusions au titre de la réparation du préjudice
économique et de la perte de chances (le préjudice moral ne peut en effet plus
être soulevé dans la mesure où maître NDOUMOU a « oublié » de l’invoquer
en première instance et qu’aucune nouvelle demande ne saurait être acceptée en
appel ;
- Plus incertain le renvoi devant le Tribunal Administratif, mais aussi porteur de
nouvelles demandes avec par exemple restauration des constitutions de partie
civile de Léontine, la sœur de la victime que Maître NDOUMOU a écartée tant du
procès en Assises que du recours en indemnisation. Devant le Tribunal Administratif, des montants
plus importants peuvent être sollicités au titre de la réparation du préjudice
des victimes et de leurs ayants-droits, sans négliger que cela permettra de
faire la part entre la responsabilité de l’Etat en tant que donneur d’ordre et
la responsabilité individuelle détachable des commettants de cet ordre
manifestement illégal ;
- Une solution
moins probable mais aussi moins bonne pour les parties civiles serait
que la Cour d’appel se déclare compétente, rejette les conclusions et pièces
probantes de Maître TRICAUD à l’appui de ses demandes, se contentant de
reprendre les conclusions de Maître NDOUMOU portant sur seulement 3 parties
civiles « résiduelles »
sans aucun document probant pour les étayer, auquel cas seuls les 30000€ à
verser à l’enfant subsisteraient ;
- Enfin la pire solution consisterait comme la
précédente à ce que la Cour d’appel se déclare compétente et donne suite aux
demandes iniques et non fondées de Maître TREMOLET de ne rien allouer à aucune
partie civile en présence au titre de « l’indignité
de la victime ».
« Le pire n’étant jamais sûr », gardons espoir et continuons à
soutenir tant la famille son conseil en la personne de Maître TRICAUD, dont
nous vous laissons apprécier le communiqué de presse en fichier joint.
*A noter d’ailleurs la
forte présence policière à l’extérieur comme à l’intérieur du Palais avec
notamment pas moins de 3 agents des renseignements de la Préfecture qui
couvrent habituellement nos manifestations. Bienvenus en Sarkollandie qui plus que jamais protège les criminels et incrimine les
innocents, quand elle ne les élimine pas physiquement purement et simplement !
Réactions de Maître TRICAUD, de Jacques et de
Basile après l'audience :
Communiqué de presse de Maître TRICAUD
http://congo-liberty.com/?p=8318
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