Libération de prisonniers politiques en Côte d'Ivoire

On se réjouit mais le combat continue pour la libération de tous les autres !


Allocution d'Affi N'GUESSAN :
https://soundcloud.com/kouamouo/discours-pascal-affi-nguessan

Quelques images après leur libération :

                      
                                    Michel GBAGBO                                     Affi N'GUESSAN                      
       
                                 Narcisse KUYO TEA                                        Justin KOUA
                       
              
                               Aboudramane SANGARE                               Alcide DJEDJE

                              
                             Martin SOKOURI BOHUI                    Philippe Henri DACOURY TABLEY

                
                                      Lida KOUASSI                               Aké NBO précédemment libéré

Communiqués :


COMITE POUR LA LIBERATION DES  PRISONNIERS POLITIQUES IVOIRIENS
PARIS, LE 5 AOUT 2013

LE COMBAT CONTINUE
POUR LES PRISONNIERS ET EXILES DE CÔTE D’IVOIRE !

LIBERATION DE LAURENT ET SIMONE GBAGBO, DE BLE GOUDE, DES PRISONNIERS MILITAIRES !
DEPART DES CORPS EXPEDITIONNAIRES FRANÇAIS ET ONUSIEN ! JUGEMENT DU GENOCIDE DE DUEKOUE !
RETOUR DES EXILES, REINTEGRATION DES VICTIMES DU REGIME OUTTARA DANS LE JEU POLITIQUE IVOIRIEN !
NE GÂCHONS PAS LA JOIE DE LA LIBERATION DES PRISONNIERS POLITIQUES A CE JOUR LIBERES. NUL DOUTE QUE LEURS PARENTS, LEURS CAMARADES SE  REJOUISSENT COMME NOUS DE LEUR LIBERATION DES GEÔLES DE LA MACA , DES CAMPS DE  BOUNA OU  BOUNDIALI , DES CENTRES DE DETENTION ILLEGAUX, DE TOUT CE QUI CONSTITUE ENCORE L’ARCHIPEL DU GOULAG DU REGIME OUATTARA !
QUE LES GOUVERNANTS FRANCAIS ET IVOIRIENS NE COMPTENT PAS POUR AUTANT SUR NOUS POUR DEMANDER PARDON ET DIRE MERCI ! C'EST BIEN GRACE A NOS DEUX ANS DE LUTTES POUR APPUYER L’ACTION DES FAMILLES ET DES PARTIS DE LA RESISTANCE QUE NOUS LES AVONS NOMMES, RECENSES, DEFENDUS A L’ EPOQUE OU'ILS ETAIENT NON SEULEMENT CRIMINALISES PAR LE REGIME OUATTARA, MAIS AUSSI PAR LE GOUVENENMENT SARKOSYSTE ET SES SUPPLETIFS MEDIATIQUES.
ET NOUS ALLONS BIEN SUR CONTINUER !

QUAND JACQUELINE CHAMOIS, MERE DE MICHEL GBAGBO, A DÛ AGIR SEULE POUR SON FILS JUSQU’A ADRESSER RECEMMENT UNE LETTRE OUVERTE A FRANCOIS HOLLANDE POUR S'EN PLAINDRE. QUAND L’AMBASSADEUR ET LE CONSUL FRANÇAIS N’ONT FAIT AUCUNE DECLARATION PUBLIQUE NI VISITE LES PRISONNIERS. QUAND L’ONUCI A LIVRE AUX TORTURES ET MAUVAIS TRAITEMENTS CEUX QUI  S’ ETAIENT MIS SOUS SA GARDE À LA PERGOLA, TANDIS QUE LA  FORCE LICORNE INSTRUISAIT LES BOURREAUX ET LES CRIMINELS DE GUERRE.
PENDANT CE TEMPS NOUS AVONS CONTINUE  .LES IVOIRIENS ONT MARCHE, PETITIONNE, ALERTE LES MEDIAS, TANT A ABIDJAN QU'A PARIS ET AUTRES LIEUX.
JUSQU’ A CE QUE LES «ORGANISATIONS DES DROITS DE L’HOMME» LONGTEMPS TROP SILENCIEUSES, NOUS REJOIGNENT. QUE DES PARTIS COMME LE PCF, LE FRONT DE GAUCHE, ET  UNE MINORITE DU PS NOUS APPUIENT POUR DEMANDER LA LIBERATION DES PRISONNIERS POLITIQUES !
TOUT LE MONDE SAIT, A PARIS ET ABIDJAN – Y COMPRIS OUATTARA ET SORO- QUE SEULE LA LIBERATION DE LAURENT GBAGBO ET DE SES PROCHES, DE TOUS LES PRISONNIERS POLITIQUES  PERMETTRA LE RETOUR DES REFUGIES ET LE RENOUVEAU DU JEU POLITIQUE AVEC LA PARTICIPATION DE TOUS !
 C’EST CE QUE NOUS  EXIGEONS ! APRES L’ECLATANT SUCCES DE CE JOUR LA FIN EST PROCHE ! LA LIBERATION INTEGRALE DES PRISONNIERS SYMBOLISERA LA FIN DU MARTYRE IVOIRIEN SOUS L'EGIDE DE LA « FRANCE IVOIRE » !
LA VICTOIRE EST PROCHE ! CONTINUONS A FAIRE PRESSION POUR LA LIBERATION TOTALE DES PRISONNIERS POLITIQUES  DE CÔTE D’IVOIRE, LEUR REHABILITATION ET LE RETOUR DES EXILES !

Comité d’Action pour la Libération des Camarades Prisonniers Politiques (CAL- CP) 

COMMUNIQUE DE PRESSE
REF D/004/13
Relatif à la libération de 14 Prisonniers Politiques

Ce lundi 05 août 2013, un communiqué du Parquet a été lu à la RTI (Radio Télévision Ivoirienne) par le Procureur de la République Richard Christophe ADOU. Il annonce que la Justice a donné suite aux demandes de mise en liberté d’office de quatorze (14) prisonniers politiques.
Ce même jour, à la sortie du Conseil des Ministres, le porte-parole du gouvernement ivoirien - M. Bruno Nabagné KONE - a confirmé cette décision d’accorder la libération provisoire à quatorze (14) détenus de la crise post-électorale.

N° ORDRE
NOM Prénom
STATUT ou FONCTION
LIEU de DETENTION
01
AFFI N'GUESSAN Pascal
Président du FPI
BOUNA
02
GBAGBO Michel
Enseignant Chercheur
BOUNA
03
LIDA KOUASSI  Moïse
Ministre
BOUNA
04
DACOURY-TABLEY Philippe Henri
Gouverneur BCEAO
BOUNDIALI
05
DJEDJE Alcide
Ministre Affaires Etrangères
BOUNDIALI
06
OBODJI Séka
Ancien Dr CROU
BOUNDIALI
07
SOKOURI BOHUI Martin
DG , Député
BOUNDIALI
08
BRO-GREBE Geneviève
Ministre
KATIOLA
09
KUYO TEA Narcisse 
Chef de Cabinet
KATIOLA
10
DOUATI Alphonse
Secrétaire adjoint FPI
MACA
11
KOUA Justin
SG  JFPI
MACA
12
SANGARE  Aboudramane
Civil, 1er Vice Président FPI
MACA
13
DJRO Nomel


14
KOUAKOU Konandi
Colonel


Le CAL - CP prend acte de la décision de la justice d’accorder la liberté d’office ou liberté provisoire aux quatorze (14) prisonniers politiques précités.

Le CAL - CP souhaite que cette décision très importante apaise les tensions politiques, étant entendu que par cet acte de justice le gouvernement Ouattara montre qu’il a finalement compris que la libération de Laurent Gbagbo et des prisonniers politiques constituaient la pierre angulaire d’une vraie réconciliation entre Ivoiriens.

Le CAL - CP s’inquiète tout de même :
ü  Que la libération provisoire ou libération d’office, qui est en fait une libération sous surveillance, ne soit en définitive un moyen d’empêcher les dirigeants de l’opposition significative en Côte d’Ivoire de revenir dans le jeu politique actuel ;
ü  De ce procédé sélectif de libération des détenus politiques par vagues qui interroge les critères de choix des personnes à libérer, étant donné que les prisonniers politiques sont détenus presque tous sous les mêmes chefs d’accusation (crimes de guerre, crimes de sang, crimes économiques, troubles à l’ordre public, atteinte à la sûreté de l’État, entretien de bandes armées et génocide,...). Rappelons en effet qu’une première vague de libération provisoire de 25 personnalités suivie d’une deuxième de 08 autres avaient eu lieu, respectivement les 10 novembre 2011 et 20 décembre 2012.

Le CAL - CP rappelle par cette occasion qu’ils sont plusieurs centaines d’autres prisonniers politiques, leaders et anonymes encore détenus depuis avril 2011 à commencer par le Président Laurent GBAGBO. Parmi eux  se trouvent des personnalités civiles et militaires dont :
§  Simone EHIVET GBAGBO, Vice-Présidente du FPI et épouse du Président Laurent GBAGBO ;
§  Charles BLE GOUDE, Ministre sous Laurent GBAGBO.

Le CAL - CP invite Alassane OUATTARA à aller plus loin dans cet élan de fête nationale du 7 août en prenant une mesure décisive de libération totale de tous les prisonniers politiques afin de permettre le dialogue politique franc entre Ivoiriens.

Le CAL - CP pense enfin que la vraie réconciliation entre Ivoiriens ne pourra être effective que dans le respect des libertés individuelles et dans l'exercice de la démocratie.

Fait à Paris, le 05 août 2013

Pour le CAL – CP, Georges AKA, son Président

Contact : calcpfrance@gmail.com

Communiqué de presse suite à la libération de prisonniers
Nous venons d’avoir la confirmation de la « mise en liberté provisoire » de 14 détenus de la « crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011 ». Ce sont Pascal Affi N’guessan, Président du Front populaire ivoirien (FPI), Aboudramane Sangaré, Alcide Djédjé, Michel Gbagbo, fils du père, Alphonse Douaty, Géneviève Bro Grébé, Justin Koua, Henri-Philippe Dakoury Tabley, Narcisse Téa Kuyo,  Moïse Lida Kouassi, Soukouri Bohui, Séka Obodji, le colonel Konandi Kouakou et Nomel Djro.
Le CDR-CI (Conseil de la Diaspora pour la Restauration de la Démocratie et la Défense des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire) ne peut que saluer ces libérations qui vont dans le sens de l’apaisement. Nos premiers mots vont naturellement vers nos amis à qui nous exprimons encore nos soutiens et disons que nous sommes toujours mobilisés à leurs côtés.
Emus que nous sommes tous - naturellement parce que nous sommes des humains - nous devons toujours restés dignes. Le pouvoir Ouattara a fait un geste important ; pas parce qu’il a libéré des personnes qui étaient coupables mais parce que cet acte fait recouvrer la liberté à des personnes qui en étaient injustement privées.
Le CDR-CI, comme tous les démocrates pensent que Laurent et Simonne GBAGBO et tous les prisonniers politiques qui restent détenus, doivent recouvrer la liberté. C’est la clé pour que le pays retrouve sa sérénité. Ainsi, autour d’une table, les Ivoiriens pourront trouver les solutions pour aller à la reconstruction de leur pays.
Pour le CDR-CI, le Porte-parole

Dr Claude KOUDOU

LA FIDHOP REND HOMMAGE AUX DIGNES FILS DE LA CÔTE D’IVOIRE ET DE L’AFRIQUE !
1. EVÉNEMENT DE L’ANNEE 2013 EN CI ?
En ce jour béni du 5 août 2013, à la faveur du 53ème anniversaire de l’Indépendance de la Côte d’Ivoire, notre chère Patrie, des Filles et des Fils dignes du pays ont réussi à arracher une victoire symbolique de taille au régime dictatorial de M. Alassane Dramane Ouattara.
Pour une fois, en effet, des personnalités de marque très proches du Président Laurent Gbagbo ont recouvré provisoirement la liberté. Au nombre de quatorze (14), on retrouve parmi elles, M. Pascal Affi N’Guessan, le président du Front Populaire Ivoirien (FPI) ; Mme Géneviève Broh-Grebé, la présidente des Femmes patriotes et le Dr Michel Gbagbo, le fils Ivoiro-Français de M. Gbagbo.
2. POURQUOI CES LIBERATIONS ?
Plusieurs raisons permettent de justifier ces actes de mise en liberté provisoire qui conditionnent la survie de ce régime ADO.
D’abord, le renvoi de l’audience de confirmation des charges à l’encontre du Président Gbagbo au mois de novembre 2013, avec une procureure ramenée sur le terrain à la recherche de preuves complémentaires, annonce inévitablement la libération prochaine du détenu ! Et M. ADO et son régime en sont bien conscients !
Ensuite, la dictature d’Abidjan ne manque plus d’être la cible principale de la plupart des ONG nationales et internationales des Droits de l’Homme, ainsi que des Etats-Unis et de la France, qui tentent de se ressaisir dans la crise ivoirienne. Le dernier rapport d’Amnesty International qui revient sur l’attaque du camp HCR de Nahibly par les FRCI et dozos, le 20 juillet 2012, confirme bien que les Droits de l’Homme continuent d’être violés en toute impunité en Côte d’Ivoire !
Enfin, les sorties très hasardeuses des soi-disant porte-paroles du parti de M. Ouattara, qui ont même osé évoquer une dissolution du FPI, n’ont pas manqué d’attirer l’attention négative de plusieurs milieux diplomatiques contre la dictature d’Abidjan. La communauté internationale et le PDCI-RDA qui s’oppose à M. Bédié se rendent bien compte que les libertés publiques, les Droits de l’Homme et la Démocratie sont gravement en danger dans le pays.
3. A QUI PROFITENT CES RECENTES LIBERATIONS ?
C’est le lieu pour la FIDHOP et son Président-Fondateur de saluer la bravoure des bénéficiaires de cette liberté provisoire : leur foi et leurs convictions ont eu raison des barbaries et tortures de tous genres qu’ils ont subies !
Mais c’est surtout l’occasion de féliciter et d’encourager toute la diaspora ivoirienne et africaine, qui brave continuellement la neige, la pluie ou la canicule, en Europe, en Amérique et en Afrique, pour l’avènement de la Démocratie et le respect des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire et en Afrique.
Chaque Leader ou responsable de parti politique et mouvement de la Résistance patriotique devrait considérer cette victoire comme la sienne propre ! Car M. Ouattara reconnaît désormais notre force ! (Rendons ici hommage à Mme Christine Zékou, dernière victime d’un drame probablement criminel à son domicile de Paris.)
NEANMOINS,
Tant qu’un seul Ivoirien restera encore injustement emprisonné pour ses opinions et choix politiques, en violation flagrante des Articles 9 et 10 de la Constitution ;
Tant qu’un seul Ivoirien sera toujours contraint à l’exil, en violation de l’Article 12 de la loi fondamentale de la République de Côte d’Ivoire ;
Tant que la nationalité et les terres ivoiriennes feront l’objet de bradages à des étrangers par ce régime ;
Tant que la Démocratie, l’Etat de droit et les Droits de l’Homme ne seront pas totalement restaurés ni respectés en Côte d’Ivoire,
Tous, Ivoiriennes et Ivoiriens, Nous devons demeurés mobilisés et poursuivre ce combat noble, dont l’issue heureuse et définitive pointe à l’horizon…
VIVE LA DÉMOCRATIE ET LES DROITS DE L’HOMME EN AFRIQUE !
VIVE LA CÔTE D’IVOIRE SOUVERAINE ET DÉMOCRATIQUE A 53 ANS !
NB : Tous les Leaders de la Diaspora sont conviés à une grande réunion stratégique, le samedi 21 septembre 2013 en Italie. Contacts : (0039)3389059427//3203825396.
Fait en Italie, le 05 août 2013
Dr BOGA SAKO GERVAIS

Président de la Fondation Ivoirienne pour
Les Droits de l’Homme et la vie Politique (FIDHOP) 
En EXIL en Europe

Déclaration No6 du FDRC suite à l’annonce de liberté provisoire de certains prisonniers politiques et militaires.

prisonniersLe gouvernement ivoirien a fini par percer l’abcès en libérant sous la pression diplomatique et des immenses efforts des démocrates à travers le monde, quelques grosses têtes embastillées depuis le 11 avril 2011. Faut-il s’en réjouir ou faut-il continuer à exercer la pression afin que les centaines de prisonniers politiques et militaires encore détenus soient eux aussi libérés ? Quelle lecture faut-il faire de cette libération au moment où le Cojep de Joël Poté et Gervais Coulibaly prétendent engager des discussions de haut niveau avec le pouvoir en place ? Peut-on leur attribuer cette mini-victoire ou encore peuvent-ils se l’approprier ? Là se trouve toute la problématique.
Quelle lecture le FDRC fait-il de cette liberté provisoire ? Qu’est-ce que c’est la liberté provisoire ?
Le droit criminel prévoit la liberté provisoire aux prévenus soit par manque ou absence de places vacantes dans les établissements correctionnels ou soit à cause du statut social du prévenu, des garanties que le prévenu ou accusé ne fuira pas la justice ou ne quittera pas le pays jusqu’à sa comparution devant les juges compétents. Pour cela, il devra rendre son passeport, se présenter régulièrement devant un commissaire ou juge pour prouver de sa bonne foi et aussi payer une certaine caution d’une valeur acceptable ou soumettre son compte bancaire aux juges compétents afin qu’ils supervisent les sorties d’argent et que l’accusé justifie ses sorties d’argent seulement dans le cadre des dépenses pour le maintien de ses besoins immédiats, c’est-à-dire logement, nourriture, factures ou frais d’écolage pour ses enfants. Cependant, la liberté provisoire peut être accordée dans un contexte politique à des accusés si la justice entend faire des enquêtes supplémentaires ou complémentaires avant leur comparution. Encore une fois, l’on tient compte du statut social de l’individu. Cependant, dans le cas d’espèce, pouvons-nous parler de liberté provisoire ?
La liberté provisoire accordée à MM. Affi N’Guessan, Abroudramane Sangaré, Alphonse Douaty, Michel Gbagbo et Mme Geneviève Bro Grébé pour ne citer que ceux-là, ne peut être considérée comme une liberté provisoire dans l’esprit ou la lettre du droit criminel. Pour le rappel des faits, ces personnages politiques et militaires furent arrêtés puis embastillés dès la chute d’Abidjan pendant deux ans. Le nouvel homme fort du pays, le Chef d’Etat M. Ouattara et son entourage leur reprochaient des crimes allant de « crimes économiques » à crimes contre l’humanité. Ils n’ont jamais fait l’objet d’un mandat d’arrêt en bonne et due forme et de la proposition d’un dépôt de leur document de voyages (passeports) aux autorités judiciaires en attendant un éventuel procès. Toutes ces personnalités furent arrêtées pour leur engagement aux côtés de la République et leur soutien au Président Gbagbo. En d’autres termes, ils sont considérés comme des prisonniers politiques. Si, le gouvernement pour une raison ou pour une autre tentait de se dédouaner, il aurait pu les libérer purement et simplement. Le gouvernement ivoirien aurait pu les libérer pour absence de preuves ou pour apaiser la tension sociale ou même politique. Il n’a fait ni l’un ni l’autre.
Le gouvernement ivoirien fait de cette libération une affaire politique en faisant de la liberté provisoire, une série de conditions règlementant l’attitude à tenir en communauté.
Les prisonniers politiques seront soumis à un certain nombre de conditions allant du retrait de leurs droits civils et constitutionnels au lieu de résidence une fois libérés. Aussi, cette soit disant liberté provisoire n’est pas assortie de mesures d’accompagnement telles la restitution des biens immobiliers et le dégel des comptes bancaires. En clair, ce sont des prisonniers en sursis. Des soldats sans uniformes et armes et sérieusement et physiquement handicapés. En d’autres termes, les prisonniers politiques fraichement libérés ne posent aucun risque ou danger réel au gouvernement ivoirien. C’est l’astuce toute trouvée des juristes de l’Elysée pour dédouaner leur poulain, tout en faisant croire de sa bonne foi, sa générosité, son ouverture et ses intentions à réconcilier les ivoiriens. Désormais, l’on dira que c’est le FPI ou la Majorité Présidentielle qui fait le blocage quant à la réconciliation.
L’acte que vient de poser le Chef d’état ivoirien n’est pas une volonté politique afin d’apaiser les esprits ou faire baisser la tension. Nous sommes heureux de voir certains prisonniers libres de regagner leurs familles biologique et politique, de recevoir des soins et traitements appropriés et enfin d’avoir un semblant de liberté de mouvements. La liberté d’expression et le militantisme sont toujours confisqués ou soumis à des conditions draconiennes. Les conditions de la liberté provisoire ne satisfont pas dans les faits, l’esprit et la lettre des pressions énormes exercées sur le pouvoir Ouattara. L’on s’attendait à une relaxe pure et simple accompagnée de mesures réhabilitant ces personnalités. Les prisonniers politiques libérés sont au nombre de 14 sur un effectif de 707. En d’autres termes, c’est une goutte d’eau dans la mer. Cela n’est point une victoire pour les démocrates encore moins une opportunité pour M. Ouattara d’en faire une récupération politicienne. Les deux camps n’ont rien gagné dans les faits. Le camp Ouattara et ses soutiens s’appuieront sur cette libération de façade pour exercer des pressions énormes sur le FPI afin d’aller à la réconciliation et aux élections, sans même revoir ou réviser dans les faits les textes qui régissent la composition de la commission électorale indépendante et les conditions d’éligibilité des candidats. Tout fut minutieusement orchestré pour maintenir le Chef d’état au pouvoir jusqu’en 2015 et au-delà. Les conditions d’une quelconque réconciliation et même des élections ne sont toujours pas satisfaites. Les goulags du pays regorgent toujours de prisonniers politiques. Les exilés ne sont toujours pas encore rentrés. La démocratie n’est pas effective. L’état de droit n’existe toujours pas. Les libertés d’expression et de rassemblement interdites. La sécurité des biens et des personnes est en dessous de la normale. La Police et la Gendarmerie ne sont toujours pas armées et équipées pour mener à bien leur rôle régalien. Les FRCI occupent illégalement les villes, villages et hameaux et continuent de violer les droits constitutionnels des populations. L’économie est très agonisante sinon en ruine. Le rattrapage ethnique continue de plus belle avec les dernières nominations à la RTI. En clair, nous devons nous garder de jubiler pour la libération de nos camarades. Nous devons être très vigilants et continuer le combat afin que tout rentre dans l’ordre et qu’on puisse mettre un terme à la mainmise de la France sur notre économie, nos ressources naturelles et la désignation à la tête de nos états des pantins françafricains.
Le Forum pour la Démocratie et la Résolution des Crises (FDRC) :
• Interpelle le Chef d’état à aller jusqu’au bout de sa décision politique de libérer tous les prisonniers politiques et militaires tout en leur accordant la liberté pure et simple et en les réhabilitant.
• Interpelle le Chef d’état à libérer les centaines de prisonniers politiques et militaires encore détenus par ses soins, si son intention est de faire baisser la tension et faciliter la réconciliation.
• Encourage le Chef d’état à faire passer des lois afin de faire rentrer les exilés politiques, à les réinsérer dans le tissu social et amorcer la réconciliation nationale.
• Encourage à restaurer l’état de droit et la démocratie dans les plus brefs délais. A engager des discussions de haut niveau avec l’opposition et l’Union Africaine afin de trouver des solutions appropriées pour la gestion du pouvoir, des révisions des structures impliquées dans le processus électoral, des conditions d’éligibilité des candidats et une feuille de route ou une sorte de contrat ou d’accord en cas de victoire ou défaite d’un groupe politique.
• Interpelle le Chef d’état à encaserner les FRCI, à désarmer, démobiliser et réinsérer les groupes armés et supplétifs dozo, à réhabiliter la Police et la Gendarmerie et à passer des lois pour la refonte d’une armée réellement républicaine, avec tous les fils du pays sans aucun avantage pour un groupe ethnique particulier.
• Interpelle le Chef d’état à rencontrer les partis de l’opposition afin de recueillir leurs propositions sur la bonne marche économique du pays. Faire de ces rencontres, des rencontres régulières afin que les populations constatent le rapprochement entre l’état et l’opposition pour le bien-être des ivoiriens. L’économie de la Côte D’Ivoire n’est pas une affaire du RDR mais plutôt de toute la classe politique ivoirienne et de la société civile.
• Veillera à résoudre par la négociation, dialogue, explications et dénonciation les crises et conflits nés du déficit démocratique en Côte D’Ivoire.
• Réitère son attachement au processus de démocratisation et à la résolution des crises en Afrique et en Côte D’Ivoire en particulier.
• Rappelle à tous qu’il est une cellule intellectuelle, scientifique et politique créée le 22 mars 2013 à Londres, Royaume Uni.
Fait à Londres le 05 Août 2013.
Nick De Bessou
Juriste et Anthropologue Politique.
Président du FDRC.
Forum pour la Démocratie et la Résolution des Crises (FDRC)

Dr Richard Kodjo, secrétaire général du Fpi : «Nous demandons la libération sans condition de tous les prisonniers politiques»

Lien sur cet article de Notre Voie : http://www.notrevoie.com/a_la_une.asp?id=Le secrétaire général par intérim du Fpi s’est prononcé hier à chaud sur la liberté provisoire accordée aux pro-Gbagbo.
N.V.: Monsieur le secrétaire général, des personnalités proches du président Laurent Gbagbo ont bénéficié, hier, d’une liberté provisoire. Comment réagissez-vous à la libération de vos camarades ?
Richard Kodjo: Merci, nous avons appris comme vous, la libération des prisonniers, dont le président Pascal Affi N’Guessan, le premier vice-président Abou Drahamane Sangaré, Alphonse Douati et Koua Justin, incarcéré tout récemment. Le premier sentiment qui nous anime est un sentiment de satisfaction. Vous conviendrez avec moi qu’il y a de quoi être heureux de voir des camarades, emprisonnés depuis plus de deux ans, retrouver leur famille et leurs proches. Nous disons merci à la justice qui a accordé cette liberté provisoire. N’oublions pas que c’est une liberté provisoire. Ce qui veut dire que la procédure n’est pas terminée. Mais nous disons que la majorité des personnes détenues après le 11 avril 2011 sont des prisonniers politiques et, par conséquent, il faut un acte fort de la part du gouvernement au plus haut niveau pour la libération totale et sans condition de tous les prisonniers politiques. Selon nous, c’est la voie royale pour s’engager dans l’apaisement et la réconciliation nationale. Je crois avoir déjà dit que la prison et la démocratie sont antinomiques. Les standards de la démocratie ne s’accommodent pas de prisonniers d’opinion ou de prisonniers politiques. Et comme M. Ouattara a été installé pour, selon ses parrains, réinitialiser la démocratie en Côte d’Ivoire, nous pensons que la voie royale pour s’engager dans la démocratie est de libérer sans condition les prisonniers politiques. 

N.V.: Considérez-vous cette libération comme un acte politique ou un acte judicaire ?
R.K.: La libération de nos camarades telle qu’intervenue est un acte judiciaire. Ce n’est pas une décision politique, même si nous savons que, sous un régime dictatorial, la justice n’est pas libre. La décision prise n’arrête pas la procédure. C’est une décision des autorités judiciaires. D’un point de vue politique, nous disons que c’est insuffisant. C’est un acte politique qui a fait d’eux des prisonniers, c’est un acte politique qui devrait les libérer. Nous attendons un acte fort qui permet la libération de tous les prisonniers et sans condition.

N.V.: Pensez-vous que c’est un pas vers la décrispation ?
R.K.: C’est un petit pas vers la décrispation. La voie royale pour l’apaisement et la réconciliation est la libération sans condition de tous les prisonniers politiques. En démocratie, le citoyen ne doit pas être emprisonné pour ce qu’il dit ou ce qu’il pense. Que Ouattara libère les prisonniers politiques. Il ne sera pas le premier ou dernier à le faire.

N.V.: Après cette liberté provisoire accordée à vos camarades, le Fpi va-t-il retrouver la table du dialogue ?
R.K.: Il faut vous rappeler les conditions que nous avons posées avant de reprendre les discussions avec le gouvernement. Le régime avait arrêté Koua Justin (ndlr : le secrétaire national de la jeunesse du Fpi) qui est un de nos négociateurs. Nous avons rappelé et dénoncé les arrestations dans nos rangs chaque fois que le pouvoir nous invitait à la négociation. Et nous avons demandé la libération de nos camarades arrêtés et l’application des points d’accord obtenus lors des précédentes discussions. C’est un ensemble de conditions que nous avons posées. Nous ne sommes pas rigides. Nous allons nous réunir dans un proche avenir pour nous prononcer sur la reprise ou pas du dialogue politique. La libération de nos camarades est encourageante, même si c’est un petit pas qui a été fait dans le sens de la décrispation. 

Propos recueillis par Jean Khalil Sella


Quelques autres réactions dans la presse :

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