DROIT DE REPONSE A LA DESINFORMATION CONCERNANT LAURENT GBAGBO
Permettez-moi de m'indigner contre l'amalgame fait entre le combat
de Laurent GBAGBO, le Front National et même l'Allemagne Nazie dans le texte de
Thierry BRUGVIN retranscrit ci-dessous intitulé : « Renforcer
les conflits identitaires permet de renforcer le pouvoir d’un
dirigeant ! »
Christine COLIN-TIBALA
A l’heure où nos parents et amis de la Côte d’Ivoire libre et
indépendante exposent leur poitrine et mains nues à la barbarie des FRCI, Dozos
et autres supplétifs de la France-à-fric dont l’ONUCI qui le 16 février dernier sont arrivés à YOPOUGON avec pas moins de de
54 véhicules de police, 26 véhicules de FRCI et 18 véhicules de l’ONUCI dont 2
blindés légers pour empêcher la JFPI (Jeunesse du
Front Populaire Ivoirien) de tenir son meeting reporté pour la 4ème fois sans aucune raison valable si ce
n’est d’empêcher toute opposition d’exister (articles et
vidéos sur le meeting interdit et dispersé d’aujourd’hui samedi 16 février 2013 : http://www.afrik53.com/Le- declic-du-16-fevrier-Les- signes-de-la-liberation-du- President-Gbagbo_a13214.html, http:// lafriquepuissancemondiale2050. ivoire-blog.com/archive/2013/ 02/16/ouattara-et-ses- soutiens-deploient-un- dispositif-de-guerre-p.html, j’invite
les altermondialistes ou ceux qui se prétendent tels à sortir de leurs bouquins
et à écouter réellement ce que vous disent les peuples d’Afrique et notamment
les Ivoiriens qui battent le pavé depuis plus de 10 ans pour empêcher le
démantèlement du pays… Que les tensions identitaires soient réellement
difficiles à contenir, c’est indéniable, tellement ceux qui y avaient intérêt
ont soufflé sur les braises de l’appartenance ethnique, religieuse,… Je vous
mets au défi de trouver un seul propos (réel car on lui en attribue tellement
de faux !) de Laurent GBAGBO utilisant la question identitaire à des
fins politiques ou surfant sur l’ivoirité, concept repris et développé par
BEDIE pour écarter OUATTARA des élections présidentielles en 1993. Vous qui prétendez
défendre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et vous noyez dans un
verre d’eau dès qu’il s’agit de mettre en place un collectif altermondialiste
ici, saviez-vous que Laurent GBAGBO a renoncé à se présenter aux élections de
1995 pour protester contre la manipulation de la Constitution par BEDIE pour
justement écarter OUATTARA du pouvoir ?
Liens vers documents sur
l’ivoirité :
Que des erreurs aient pu être commises par le FPI au pouvoir sous
Laurent GBAGBO d’octobre 2000 à l’imposition par la force de OUATTARA le 11
avril 2011, bien d’accord avec vous, mais qui vous donne le droit de
condamner le peuple ivoirien à la dictature de OUATTARA sous prétexte
qu’une poignée de Patriotes égarés et/ou en colère ont appelé à voter Marine LE
PEN face à la désertion des forces progressistes de notre pays, voire pire leur
adhésion à l’occupation de la Côte d’Ivoire par les promoteurs du capitalisme
occidental ? J’en veux pour preuve les propos de
Noël MAMERE renouvelant son soutien à l’intervention de l’axe
atlanticosarkoouattariste sur la Côte d’Ivoire dans l’émission « Ce soir ou jamais » de Frédéric TADDEI du 22 janvier
dernier sur "Mali, Algérie, la France est-elle en guerre contre le
terrorisme ?"
Vos références certes intéressantes
remontent pour la plus récente à 2002 et vous n’apportez aucun élément probant
à vos affirmations péremptoires sur l’instrumentalisation de la question
identitaire par Laurent GBAGBO pour s’installer et se maintenir au pouvoir. Que
faites-vous du rattrapage ethnique promu par OUATTARA ( Le rattrapage ethnique comme fondation d’un régime fasciste par Ben ZAHOUI DEGBOU 29/01/13) et de sa Charte du Grand Nord (OUATTARA et laCharte du Grand Nord et OUATTARAPremier Ministre évoque la Charte du Grand Nord dans un débat télévisé du 01octobre 1992) ?
Pourquoi
restez-vous silencieux sur la mainmise des représentants des intérêts
néocoloniaux coalisés pour installer une dictature libérale au
service du pillage de la CÔTE D’IVOIRE à l’instar de la dictature de Pinochet
au CHILI par exemple ? Sur les liens entre multinationales françaises et
OUATTARA
Pourquoi
ne vous entend-t-on pas protester contre le soutien de la FRANCE aux dictateurs
africains qu’elle installe et maintient au pouvoir depuis plus de 40 ans pour
certains d’entre eux à l’instar des dynasties BONGO et EYADEMA respectivement
au GABON et au TOGO (voir lien suivant pour autres vedettes du palmarès
françafricain : La France n’aime que les dirigeants africains serviles) ?
Comment
pouvez-vous dans les circonstances actuelles associer Laurent GBAGBO
(sans même étayer vos assertions du moindre commencement de preuve) à ce que la
France connaît de plus réactionnaire en tentant de discréditer les mouvements
panafricains dont je fais partie qui se reconnaissent en lui (plus de 500
prisonniers politiques en Côte d’Ivoire, atteintes permanentes à la liberté
d’expression avec les sanctions liberticides du Conseil National de la Presse,
la répression des mouvements syndicaux, l’expropriation des Wê de leurs terres
après les nombreux massacres à l’Ouest dont ceux de DUEKOUE en 2011 et 2012
pourtant sous protection onusienne ?
Et
quand bien même Laurent GBAGBO serait le populiste identitaire manipulateur que
vous feignez de croire faute d’avoir le courage de reconnaître vos erreurs
d’appréciation antérieures, de quel droit abandonnez-vous le peuple ivoirien
entre les mains de OUATTARA le servant local de l’Occident ?
Le film du pseudo sociologue
belge Benoît SCHEUER « Côte d’Ivoire poudrière identitaire » était une manipulation et vous le
savez pertinemment aujourd’hui ; les 9 soldats français tués à
BOUAKE sont les victimes d’une bavure de la FRANCE qui a monté de toute pièce
le bombardement du 06 novembre 2004 pour justifier l’anéantissement de la
flotte militaire aérienne de la Côte d’Ivoire, un pays souverain avec laquelle
la France n’était pourtant pas en guerre
Les évènements de novembre 2004 sont un dommage
collatéral de la politique françafricaine
Qui
dirige actuellement la CEDEAO ? Le même OUATTARA imposé à la tête de la
CÔTE D’IVOIRE, ancien dirigeant du FMI et de la Banque Mondiale, un des
artisans de la dévaluation du franc CFA de 1994 et farouche défenseur des
PAS (Politiques d’Ajustement Structurel) qui participent de la paupérisation
des pays du Sud et du développement des inégalités sur fond d’aliénation et de
pillage généralisé de leurs richesses aussi bien humaines que
matérielles :
Qui a
été nommé facilitateur dans les principaux conflits de la région depuis 10
ans ? COMPAORE dictateur françafricain du BURKINA FASO depuis le 15
octobre 1987, l’assassin de Thomas SANKARA, le fervent supporter de
toutes les milices rebelles génocidaires de la région (celles du LIBERIA en
tant qu’ami et complice de TAYLOR, les rebelles de OUATTARA qu’il entraîne,
soutient et finance depuis le BURKINA FASO depuis le 19 septembre 2002 et même
avant puisque c’est de ses bases burkinabé que sont parties les attaques
rebelles de l’aveu même de Zakaria KONE
Voir également :
S’il n’y a pas eu d’élections avant 2010, c’est
uniquement parce que les rebelles de OUATTARA et de sa coalition du RHDP à
partir de 2005 sous tutelle franco-onusienne ont refusé de désarmer. Laurent
GBAGBO a fait tant de concessions pour éviter la guerre, trop de concessions au
goût de certains, jusqu’à légitimer la candidature de OUATTARA en 2005 avec en
demande une seule et unique exigence légitime comme préalable à toute
élection : le désarmement des rebelles. Il ne l’a jamais obtenu ! Il
a finalement été contraint et forcé d’accepter des élections en 2010 sous la
pression de la Communauté Internationale, élections qu’il a gagnées, ce qui est
aujourd’hui communément admis
Et quand
bien même aurait-il perdu les élections de 2010, qui a cherché à éviter la
guerre au péril de sa vie et de celle de sa famille en sollicitant le
recomptage des voix plutôt que la mise à feu et à sang du pays ?
Je
partage comme vous l’idée qu’il y a bien eu recours au bouc émissaire pour
accéder et s’installer au pouvoir en Côte d’Ivoire, mais la victime dans cette
histoire, c’est justement Laurent GBAGBO, et avec lui tout son peuple qui
continue de subir les exactions de ce pouvoir illégitime imposé par la
Communauté Internationale ((voir les vidéos
Et
vous M. BRUGVIN, que comptez-vous faire pour nous aider à mettre fin aux
exactions qui se poursuivent en Côte d’Ivoire ?
Quand vous reprenez la thèse éculée et
mensongère de LG qui aurait instrumentalisé la question identitaire pour
accéder et se maintenir au pouvoir, êtes-vous sûr de ne pas vous-même être
instrumentalisé par ceux qui avaient et ont toujours intérêt à dénigrer tous
ceux qui se lèvent en Côte d’Ivoire et ailleurs contre les défenseurs des
intérêts néocoloniaux ?
Christine COLIN-TIBALA
Militante
panafricaine
06
10 47 67 17
Le 16 février 2013 09:51, Thierry
BRUGVIN a écrit :
Renforcer les conflits identitaires
permet de renforcer le pouvoir
d’un dirigeant.
Par Thierry Brugvin
La guerre au Mali actuelle, ne peut s’expliquer
uniquement par des conflits d’origine identitaire et la volonté d’indépendance
de certaines ethnies telles les touaregs, mais elles y contribuent.
En traçant des frontières niant les
identités ethniques cela engendre le chaos.
Les puissances occidentales, dont la France,
l’Allemagne et la Grande Bretagne, se sont réunies du 15 novembre 1884 au 22
février 1885, durant la Conférence de Berlin, afin de mieux se partager les
territoires de l’Afrique subsaharienne. Ils ont ainsi façonné environ 80% du
tracé des frontières de ces pays. Foucher, « a calculé que 87% de la
longueur de ces frontières, soit 70 000 km sur un total d’environ 80 000 km,
étaient directement hérités des partages coloniaux »[1]. Ce découpage a contribué à
désarticuler les identités ethniques inscrites dans ces territoires. En effet,
lorsque les colonisateurs, tel l’Etat français, ou anglais, ont tracé des
frontières, ils ont souvent créer des nations, en scindant des ethnies, ce qui
affaiblissaient leur pouvoir au bénéfice de celui des colons. Mais ils ont
aussi réunis dans une même nation des ethnies ennemies parfois en conflit et en
guerre depuis des siècles. Ainsi, les colonisateurs occidentaux ont appliqué la
vielle adage, « diviser pour mieux régner », ce qui a aboutit à créer
de nombreuses guerres civiles, telles celles du Congo-Brazzaville ou du Soudan.
Par exemple, en 1985 éclata le conflit
frontalier sur la région de l’Agescher entre le Mali et le Burkina-Faso[2]. C’est aussi le cas
du Tchad et du Lybie, concernant la région du Tibesti . « C’est
indirectement un problème de frontière avec le Burkina Faso et la Côte
d’Ivoire, qui a causé dans ce dernier pays « depuis 1999, une grave crise
politique intérieure marquée par un coup d’Etat, plusieurs tentatives avortées
de renversement du pouvoir en place, et surtout une tension xénophobe dont ce
pays ne semblait pourtant pas traditionnellement porteur »[3].
De cette façon même après les indépendances,
même après le départ officiel des colons, ces divisions affaiblissent ces pays
et favorisent la perpétuation de la domination politique néocolonialiste au
service de la prédation des ressources naturelles et de l’exploitation des
ressources.
Afin de se maintenir au pouvoir
certains chefs d’Etat ou dirigeants politiques,
usent de tous les leviers en leur
pouvoir et notamment le levier identitaire.
En Côte d’Ivoire, le chef d’Etat Laurent Gbagbo
a aussi mis en avant la défense de l’ivoirité, l’identité ivoirienne, au
détriment des personnes, tels les Burkinabés, ayant immigrés en Côte d’Ivoire.
En France, Jean Marie Le Pen, puis sa fille Marine et le Front National
cherchent à renforcer les tendances nationalistes et racistes chez les
Français. Comme Hitler et les nazis avaient exhorté le peuple allemand à
chasser les juifs de leur pays. La recherche d'un bouc émissaire explique René
Girard[4],
permet donc resserrer les rangs autour d'un leader et de rejeter sur le bouc
émissaire toutes les fautes qu'on a pu commettre.
[1] FOUCHER
Michel, Fronts et frontières. Fayard, Paris, 692 p, .1994,
p. 167.
[2] FOUCHER, 1994, p. 176-182.
[3] BOUQUET Christian, 2002 – Côte-d’Ivoire :
quatre consultations pour une transition. Afrique Politique, Paris, juin, p. 313-342.
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