LE CALVAIRE DE JEAN ASSIE KOUATCHI PRISONNIER POLITIQUE IVOIRIEN


Jean ASSIE KOUATCHI n'est plus. Emprisonné depuis le 20 septembre 2012, ce jeune gendarme plein de vie et passionnée de football nous a quitté le 20 mai 2017 enchaîné à un lit d'hôpital après avoir passé plus de 4 ans et demi en prison en tant que détenu d'opinion. Garde du corps de M. WODIE, il s'était rendu à une simple convocation de la Justice ivoirienne sur les conseils de celui-ci.

Immédiatement arrêté et incarcéré, il avait  ensuite été condamné à 10 ans de prison le 10/03/2015 sur les accusations fallacieuses mais désormais habituelles des autorités ivoiriennes que l'on retrouve dans la plupart des mandats de dépôt des centaines de prisonniers politiques illustres ou anonymes: "Atteinte à la défense nationale, attentat ou complot contre l'autorité de l'Etat, constitution de bandes armées, participation à un mouvement insurrectionnel, atteinte à l'ordre public, rébellion, usurpation de fonction, tribalisme, xénophobie."

Durant son incarcération, il a été exposé à toutes sortes de mauvais traitements, mais à ces tortures physiques et morales se sont ajoutés des deuils très rapprochés :
- Il a perdu sa mère en 2014,
- Il a perdu son fils en avril 2017,
- Il venait de perdre son père le 9 mai 2017.

Suite à la dégradation de son état de santé, Jean avait été transporté au CHU de Yopougon (Hôpital d'Abidjan) le 9 mai. Ce même jour, on découvrait ces photos insoutenables de Jean ASSIE KOUATCHY très affaibli enchaîné à son lit d'hôpital.


Son état étant jugé critique, il avait été transféré au CHU de Treicheville après une longue bataille, les médecins ayant diagnostiqué une tumeur au poumon via un scanner.

Jean ASSIE KOUATCHY ne recevra aucun soin malgré le diagnostic gravissime. Alors qu'il avait perdu l'usage de la parole, qu'il ne reconnaissait plus personne et que son système nerveux était profondément touché, ils l'ont maintenu attaché comme un animal à son lit d'hôpital sans lui prodiguer aucun soin de nature à le maintenir en vie. Il est décédé le samedi 20 mai 2017 à 0h05.
C'est seulement après l'annonce de son décès et la vague d'indignation suscitée sur les réseaux sociaux que la gendarmerie ivoirienne s'est souvenue qu'il était dans ses rangs et qu'elle a pris tous les frais de morgue et de corbillard en charge. Arrêté, jugé, condamné, torturé et traité comme un animal de son vivant, les autorités finissent par le reconnaître comme un des leurs à sa mort ! Quelle indécence ! De mêmoire, ils ont fait la même chose pour Basile Mahan GAHE et nombre de leurs victimes, un peu comme si le vice rendait hommage à la vertu post-mortem.
Collectif Des Femmes Cofed   25 mai, 17:34 
Bonjour chers parents !
Nous avons organisé cette conférence de presse pour condamner la mort de notre frère MDL Kouatchi Assie Jean tout en dénonçant les conditions inhumaines de détention que subissent nos parents dans les différentes prisons de la côte d'Ivoire. Sans oublier les difficultés que nous rencontrons pour faire sortir nos parents des prisons pour les soigner lorsqu'ils sont malades.
Nous avons exigé la libération sans condition de tous les 227 parents prisonniers politiques encore détenus dans les prisons.



Serge Koffi
25 mai, 15:55 ·
CONFERENCE DE PRESSE DU COFED
LA PRESIDENTE DU COFED, Mme DATTE SIMONE :
"Lors de leur arrestation nombre de nos époux et parents ont subi des actes de violences inouïs .Ils en portent les conséquences aujourd'hui .Nous en voulons pour preuve , les nombreux cas de maladies enregistrés en leur sein , dont une vingtaine sont estimés les plus graves.
√ Il y a des cas de béribéri , parce qu'ils sont mal nourris ; 
√ Des cas d'hypertension 
√ De Paludisme 
√ Il y en a qui ont des tumeurs . 
Le drame est que non seulement ils ne reçoivent pas les soins nécessaires , mais ils sont le plus souvent interdits de se faire soigner en dehors des prisons . 
Mais quand le pouvoir leur donne l'occasion d'aller se soigner , c'est que le pouvoir sait qu'ils vont mourir , comme le MDL KOUATCHI ASSIE JEAN qui vient héla de mourir le samedi 20 mai 2017 à 00 heure 05 minutes enchaîné sur son lit d'hospital . 
Cette méchanceté des autorités pénitentiaires et judiciaires a coûté la vie à six de nos époux et parents détenus . 
Ce sont: 
1- Koffi N'DRI Boniface, décédé le 23/07/2013.
2- Pekoula Joel , décédé le 10/11/2013
3- Assemian Martin , décédé 15/11/2014
4-Kouya Gnepa Eric , décédé le 05/12/2015.
5- Djekouri Aimé , décédé le 17/06/2016.
6- KOUATCHI ASSIE JEAN décédé le 20/05/2017. 
Tous ont perdu la vie, la plupart du temps a cause de la méchanceté des autorités pénitentiaires et judiciaires"

COMMUNIQUE RELATIF AU DECES DU DETENU D’OPINION KOUATCHI ASSI JEAN (Affdo-ci Detenus d'Opinion)

L’association des femmes et familles des détenus d’opinion de Côte d’ivoire (AFFDO – CI) tient à rappeler à l’opinion nationale et internationale, aux instances nationales et internationales de défense des droits de l’Homme et aux défenseurs des libertés et droits fondamentaux du monde entier que les graves violations des droits de l’Homme ne cessent de s’accroitre en Côte d’ Ivoire.

• L’AFFDO-CI a le regret de vous annoncer le décès du détenu d’opinion Kouatchi Assi Jean. Déféré à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA) le 26 Mars 2012, il est décédé au chu de Treichville le Samedi 20 Mai à 00h 05.

• L'AFFDO-CI tient pour responsable le Ministre de la Justice et des droits de l’homme ainsi que toute l’administration pénitentiaire car l’état de santé du détenu Kouatchi a commencé à se dégrader en Novembre 2016 et ce n’est que le 05 Avril 2017 qu’ils ont bien voulu le transférer dans un centre hospitalier universitaire après plusieurs tractations de certaines organisations.

• L’AFFDO-CI informe le gouvernement ivoirien que l’état de santé de 20 détenus d’opinion est alarmant ; c’est donc le moment de les LIBERER ou de les transférer dans un centre hospitalier universitaire afin qu’ils puissent recevoir des soins approprier.

• L’AFFDO-CI portera plainte contre le gouvernement ivoirien à la cour de justice africaine des droits de l’homme (CJADH) s’il advenait un autre cas de décès parmi les détenus d’opinion car nous en sommes au sixième détenu qui décède dans des conditions inhumaines.

• L’AFFDO-CI exige la libération immédiate de toutes les personnes détenues pour leurs opinions en Côte d’Ivoire.L’Association des Femmes et Familles des Détenus d’Opinion renouvelle ses sincères condoléances à la famille Kouatchi, exprime sa très profonde solidarité à tous les détenus et invite l’opinion nationale et internationale à œuvrer au retour du respect des droits humains en CÔTE D’IVOIRE.

FAIT A ABIDJAN LE 21/05/2017.
POUR L’AFFDO-CI : Lauriougnon Larissa, Secrétaire Générale par intérim












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