NON A CES DECORATIONS QUI DESHONORENT LA FRANCE !
Contre la décoration de OUATTARA par Jean-Marc SIMON, un rassemblement de protestation est organisé ce lundi 4 novembre devant l'Académie des Sciences d'Outre Mer de 13 à 18h (remise de médaille à 15h) au 15 rue Lapérouse L6 Métro Kléber ou Boissière. Vous pouvez également appeler le 01 47 20 89 72 pour protester.
Veuillez trouver ci-dessous la motion que nous entendons lire et déposer à cette occasion :
Motion contre la décoration de OUATTARA
par Jean-Marc SIMON à l’Académie des Sciences d’Outre Mer ce lundi 04 novembre
2013
Alors que nous ne cessons de pleurer les victimes du régime liberticide d’Alassane
Dramane OUATTARA installé par la force le 11 avril 2011 en CÔTE D’IVOIRE, à commencer par Basile Mahan GAHE, leader du
Syndicat Dignité, décédé le 16 septembre dernier des suites des tortures
infligées par les hommes de OUATTARA pendant ses 18 mois d’incarcération
arbitraires,
Alors que des centaines de prisonniers politiques continuent de croupir
dans les geôles ivoiriennes dans l’irrespect le plus total des conventions
adoptées par la République de CÔTE D’IVOIRE sur le respect des droits de
l’Homme et particulièrement des droits de la Défense,
Alors que des centaines de milliers d’Ivoiriens sont en exil forcé et que
l’opposition est maintenue dans une situation de grande précarité matérielle
par le gel des avoirs et la confiscation des biens de la plupart des anciens
dignitaires du pays,
Alors que l’opposition, les syndicats, la société civile, les médias sont
muselés s’ils refusent de faire allégeance au pouvoir en place, sans négliger
toutes sortes de privations comme le refus de laisser Michel GBAGBO –pourtant
citoyen français- venir en FRANCE après ses 2 ans et 4 mois d’emprisonnement
arbitraire sur fond de mauvais traitements,
Alors que la plupart des ONG et des associations de défense des Droits de
l’Homme tirent la sonnette d’alarme sur les graves atteintes aux libertés
fondamentales en CÔTE D’IVOIRE -arrestations arbitraires, atteintes aux biens
et aux personnes, expropriations foncières en masse,… - tandis que les mêmes organisations (pourtant
si complaisantes à l’avènement du même OUATTARA) ont été contraintes de réviser
leur parti pris surabondant en faveur du candidat de la Communauté
internationale et commencent à dénoncer les plus grands massacres de la CÔTE
D’IVOIRE postcoloniale , tel le massacre de DUEKOUE en mars 2011 (plus de 1000
morts en une seule nuit) et sa réplique à NAHIBLY en 2012 pour faire taire les
survivants, tragédie pour laquelle la FIDH s’est même constituée partie civile,
Alors que la corruption, l’abus de bien social, les ententes illicites et le
recours excessif aux marchés publics
passés de gré à gré gangrènent la vie économique et appauvrissent les classes
populaires pendant qu’une minorité s’enrichit outrageusement de toutes sortes
de commerces et de trafics d’influence sur fond de rattrapage ethnique
revendiqué,
Nous apprenons que l’Académie des Sciences d’Outre Mer a choisi de
récompenser Alassane Dramane OUATTARA en ce lundi 04 novembre 2013. Qui dit
décoration dit service rendu à la Nation ou à la Communauté des vivants. Qu’a
donc fait ce président investi par la Communauté Internationale au mépris des
institutions souveraines de CÔTE D’IVOIRE pour mériter une telle
distinction ?
Serait-ce sa promptitude à flatter la vanité des intérêts occidentaux en
signant des contrats avantageux avec les multinationales françaises tels que
BOUYGUES, BOLLORE, DREYFUS et tant d’autres qui lui vaudrait cette marque de
reconnaissance ? A moins que ça ne soit pour le récompenser de faciliter
le retour sur investissement de l’aide au développement via les fameux Contrats
de Développement et de Désendettement (C2D) qui permettent aux Pays Riches en Matières
Premières (PRMP) que sont la
quasi-totalité des pays d’Afrique subsaharienne de rendre à
l’Occident, composé majoritairement de Pays
Pauvres en Matières Premières (PPMP), ce que ces derniers font mine de débourser
pour venir en aide aux premiers?
Ou encore sa docilité à accepter toutes sortes d’accords militaires,
monétaires, voire occultes en matière de financement des partis politiques,
alors mêmes que les forces rebelles composites avec à leurs têtes des chefs de
guerre promus aux plus hautes fonctions ont commis les exactions les plus
sanguinaires à BOUAKE, GUITROZON, BLOLEQUIN, ANONKOUA KOUTE, … ?
Il est vrai que si nous analysons cette décoration à l’aune de votre
histoire, vous Académie des Sciences d’Outre Mer qui avez succédé à la très
nébuleuse et sinistre « Académie des
Sciences Coloniales », on ne saurait s’étonner de vous voir décerner
un quelconque prix à un zélé serviteur de l’Organisation des Nantis Unis, qui
plus est par le Sieur Jean-Marc SIMON, un des mercenaires les plus accomplis de
la diplomatie françafricaine, qui après avoir bien veillé à empêcher
l’émergence de Nations souveraines orientées vers le développement endogène des
pays où il a servi en tant qu’ambassadeur (CENTRAFRIQUE, GABON, CÔTE D’IVOIRE,…),
a créé sa propre société de conseil, Eurafrique Stratégies, tout à fait
légalement enregistrée au RCI, alors même qu’il ne fait pas l’ombre d’un doute
qu’elle pourrait tomber sous le coup des articles 450-1 et 420-1 du Code Pénal qui
répriment l’association de malfaiteurs et aggravent les sanctions quand il
s’agit d’entente en vue de commettre des actes terroristes (http://blogs.mediapart.fr/blog/christine-tibala/270913/les-chiens-de-garde-de-la-francivoire).
De quelle expertise, de quelle sagesse, de quelle légitimité M. Alassane
Dramane OUATTARA peut-il bien se prévaloir pour parler des « atouts et des défis de l'Afrique
dans le monde de demain » (thème annoncé de son intervention : http://www.academieoutremer.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=20&Itemid=74), lui
dont le seul bilan tangible aujourd’hui se résume à avoir mis la CÔTE D’IVOIRE
à feu et à sang, d’avoir porté atteinte aux institutions souveraines du pays,
d’avoir remis en cause le principe de l’intangibilité des frontières ouvrant la
voie à toutes sortes séparatismes, d’avoir ouvert la voie à la prise du pouvoir
par la force,…
Mais pouvions-nous nous attendre à autre chose de la part de votre si peu
recommandable institution ?
Sous le vernis de votre belle devise « savoir, comprendre, respecter,
aimer », vous comptez en votre sein les représentants les plus
caricaturaux de cette FRANCE qui « n’a
pas d’amis et n’a que des intérêts ».
Pierre MESMER a ainsi été décoré en 2010
alors même qu’il est coupable des plus grands massacres de l’histoire
néocoloniale française notamment au CAMEROUN de 1958 à 1971.
Blaise COMPAORE est également membre associé de l’Académie des Sciences
d’Outre Mer tandis que personne n’ignore sa promptitude à se débarrasser de
ceux qui le gênent, fussent-il ses amis (Thomas SANKARA, son frère de lait, en
a fait les frais le 15 octobre 1987), sans compter son rôle pour le moins
contreproductif de « facilitateur »
dans de nombreux conflits sous-régionaux.
A lui seul, il illustre parfaitement la stratégie du « pompier pyromane » si caractéristique des relations que
la FRANCE entretient avec ses anciennes colonies qu’elle a coutume de
considérer comme son pré carré, véritable « chasse
gardée ». Que cela soit directement ou par servant local interposé,
voire concomitamment, la FRANCE a soutenu et continue de soutenir militairement
la rébellion sur le sol ivoirien, tout en encourageant ses bases arrières
implantées au BURKINA FASO.
Avec des « amis » tels
que vous, l’AFRIQUE libre et indépendante que nous appelons de nos vœux n’a
plus besoin d’« ennemi ».
A votre panthéon négationniste du droit des peuples africains à disposer
d’eux-mêmes, nous préférons les dirigeants visionnaires africains morts POUR
une Afrique libre et indépendante, morts PAR la FRANCE : Ruben
UM NYOBE, Barthélémy BOGANDA, Patrice LUMUMBA, Medi BEN BARKA, Sylvianus
OLYMPIO, Germain MBA, Amilcar CABRAL, Marien NGOUABI, Modibo KEITA, Dulcie
SEPTEMBER, Thomas SANKARA, Oumar IBNI et tant d'autres. Que la terre de nos
ancêtres vous soit légère et puissions-nous poursuivre et gagner le combat que
vous avez payé de votre vie.
Fait à PARIS, le 04 novembre 2013
Pour Femmes En Résistance
Fatou MAHINE, la Présidente
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