BOYCOTT DE LA MASCARADE ELECTORALE IVOIRIENNE : UN MOT D'ORDRE BIEN SUIVI

Laurent AKOUN et Marie-Odette LOROUGNON à la table de séance de cette conférence de presse du 25 octobre 2015

A 60 mn de la fermeture des bureaux de vote, Laurent AKOUN, Président délégué du Front Populaire Ivoirien (FPI) a animé une conférence de presse afin d'évaluer le suivi du mot d'ordre de boycott lancé par ABOUDRAHAMANE SANGARE, à 72 heures de l'ouverture du scrutin.


Texte de la déclaration liminaire

Messieurs les Représentants des organes de presse nationaux et internationaux,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,

Le Front Populaire Ivoirien tient à échanger avec vous au moment où cette journée du 25 octobre 2015, tend à s’achever.
Cette rencontre est aussi pour nous le lieu de remercier et de féliciter le peuple de Cote d’Ivoire pour sa constance et sa détermination dans le refus de reconnaitre la légitimité de ce régime qui lui a été imposé par les armes depuis avril 2011. Le peuple ivoirien démontre quotidiennement ce refus dans les grands rendez-vous nationaux, notamment à l’occasion des différents scrutins, dont le taux de participation est généralement inférieur 15%.
Merci donc aux peuple de Côte d’Ivoire !

Chers amis des médias,
Ce dimanche 25 octobre 2015, le régime illégal, illégitime et impopulaire d’Alassane Ouattara a encore agi en pleine illégalité en organisant un scrutin présidentiel hors-la-loi. Dans ce scrutin, le chef de l’Etat s’est fait admettre candidat élu d’avance par un Conseil constitutionnel embrigadé alors que la Constitution ivoirienne le rend inéligible, de par son article 35. Les Ivoiriens ne se sentant pas concernés par cette parodie d’élection, ont manifesté une grande apathie et pour l’inscription sur les listes électorales et pour le retrait des cartes d’électeur, puis finalement pour leur participation effective au vote, ce jour. Les chiffres réels en notre disposition le démontrent éloquemment.
• A la fin de la date officielle de retrait des cartes d’électeur, seulement 9% des inscrits présumés avaient daigné retirer le document. C’est ce chiffre qui a provoqué la prorogation de quelques jours du délai de retrait des cartes ;
• Malgré ces jours de prorogation, le taux de retrait des cartes se situait à 13% au samedi 24 octobre, veille du scrutin.

Le FPI reste convaincu que ce régime, qui use du mensonge, de la tricherie et de la violence comme système de gouvernance, fera fi de toute réalité, pour concrétiser son passage en force préparé depuis des lustres. C’est pourquoi, à quelques petites heures de la fin du scrutin, il nous parait utile et légitime, d’une part de donner les faits dans leur réalité, et de l’autre, d’affirmer avec force notre position par rapport à la situation.
Pour ce qui concerne les faits
• Sur le déroulement du scrutin, nos différents relais sur toute l’étendue du territoire nous ont signalé que des votes ont eu lieu dans des mosquées de certains quartiers et villes, avant le jour du scrutin ;
• Des électeurs, dans certaines villes du Nord, fief d’Alassane Ouattara, dont Katiola, sont convoyés par autocars et font des votes dans plusieurs localités à la fois ;
• Au quartier Dar-Es-Salam de Bouaké, autre fief de Ouattara, le nombre de bureau de vote est passé de 3 à 12, sans qu’aucune affluence ne le justifie ;
• A Gagnoa, le ministre Kakou Guikahué, homme de main de Henri Konan Bédié, l’allié d’Alassane Ouattara, menace les habitant de son village Djikouéhipalégnoa, parce que ceux-ci refusent de voter ;
• Dans plusieurs autres localités des sources signalent le convoyage de nos frères de la CEDEAO, notamment Maliens, Guinéens, Burkinabè appelés à voter.

Pour ce qui concerne le taux de participation
Sur les chiffres de la participation au scrutin, le FPI, par ces relais sur le terrain a fait le point, ce jour, entre 12h et 16H30, dans plusieurs localités. Il va sans dire qu’à la fin de la journée, le FPI aura les chiffres réels de la plupart des localités. Mais pour illustration, je voudrais vous indiquer quelques chiffres comme échantillons enregistrés ce jour entre midi et 16h30 dans un tableau provisoire :
COCODY :
Lycée Classique et Lycée Ste Marie :
Inscrits :……………………. 5655
Votants à midi………….. 150 soit 2,6%

PORT-BOUET :
Lycée Moderne et Selmer :
Inscrits : 4 618
Votant : 80 soit 1,73%

ABOBO :
PK 18, EPP Elysée, EPP Montagne Ephraïm :
Inscrits :……………. 7 600
Votants :…………….. 530 soit 6,90%, etc.

De façon générale, sur un total de 6.300.142 inscrits, le FPI a noté que seulement 11% des électeurs ont participé au scrutin, soit à peu près 700.000 votants aux environs 17 heures.
Chers amis des médias,
La vérité, c’est que les Ivoiriens ont fait de cette journée du 25 octobre 2015, un véritable désert électorale. L’exemple le plus parlant, c’est celui du village de DRÉTROYA dans le département de ZOUKOUGBEU. Dans les deux bureaux de vote de ce village, il n’y avait encore aucun seul votant jusqu’à 16 heures GMT. 
A partir de ces exemples, on peut aisément dire que le peuple de Côte d’Ivoire refuse de s’associer à la mascarade grossière du régime à lui imposé, dans le mensonge la tricherie et la violence.

C’est ce désert électoral qui oblige le pouvoir aux abois à proroger le vote jusqu’à 19h, alors que tout devait s’arrêter à partir de 17heures !

L’histoire retiendra qu’en 2010, le régime du président Laurent Gbagbo avait tout mis en œuvre pour rester collé au respect des lois, à commencer par la Constitution. Même pour rendre exceptionnellement éligibles les candidats exclus par la loi, comme Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, le Président Laurent Gbagbo s’est appuyé sur les lois de la République. L’élection s’est déroulée correctement, sauf dans certaines localités du Nord tenues par les rebelles. La Communauté internationale, menée par la France de Nicolas Sarkozy, a usé de tout, y compris des armes pour nous imposer le faux. Par le désert électoral de ce dimanche 25 octobre 2015, le peuple de Côte d’Ivoire vient de démontrer son attachement au respect des lois et des normes.
La position du FPI
Le FPI annonce ici et maintenant qu’il ne reconnaitra jamais les résultats de cette parodie d’élection organisée dans l’illégalité, avec la candidature par « dérivation » du chef de l’Etat actuel, candidature contraire à la constitution ivoirienne.
Le FPI rappelle que la CEI, l’institution commise à l’organisation de l’élection est, elle-même, illégale du fait de la forclusion, au regard de la loi, de son inénarrable président Youssouf Bakayoko. Cet homme a été maintenu à la tête de l’institution après avoir épuisé ses six ans de mandat légal à ce poste.
Le FPI ne peut reconnaître un prétendu vainqueur d’élection frappée de si nombreuses irrégularités constatées.
Le FPI appelle le peuple ivoirien à continuer de refuser de s’associer à la prostitution de la vie politique en refusant de cautionner le viol de la Constitution et la mascarade honteuse qui vient d’avoir lieu. Il invite, dès cet instant, les démocrates de tout bord, les militants et sympathisants de toute l’opposition et du FPI, de même que le peuple tout entier, à être à l’écoute et à se tenir prêts à respecter les prochains mots d’ordre en leur direction.

Fait à Abidjan, le 25 octobre 2015


Pour le Front populaire ivoirien
Laurent Akoun
Président par délégation"

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