Bilan provisoire de la répression de la première semaine de mobilisation pour le respect de la Constitution ivoirienne

Après la validation totalement abracadabrantesque de la candidature de Ouattara le jeudi 09 septembre 2015 sur la base d'un concept juridique taillé sur mesure pour un candidat que le Conseil Constitutionnel reconnaît d'une éligibilité de droit dérivé [1], les manifestations pour exiger le respect de la Constitution ivoirienne et de l'Etat de droit continuent sur tout le territoire ivoirien. Face à l'accélération du mouvement de désobéissance civile en faveur de la libération de tous les prisonniers politiques qu'ils soient civils ou militaires, pour un retour sécurisé des exilés et la défense des libertés fondamentales garanties par le droit tant national qu'international, la répression s'accélère devant ce qui ressemble bien à de la panique du côté du régime Ouattara installé par la force via les bombes franco-onusiennes le 11 avril 2011 après 13 ans de rébellion armée sur fond d'exaspération des tensions ethniques et religieuses... Les médiamenteurs qui nous désinforment continuent de communiquer sur les "3000 morts de la crise postélectorale" qu'ils imputent principalement à un seul camp et à ce qu'ils appellent "l'obstination de Gbagbo à se maintenir au pouvoir". Au vu du bilan macabre du Sieur Ouattara, adepte de la prise et du maintien au pouvoir par la force et dans le sang des Ivoiriens, des centaines de prisonniers politiques injustement détenus dans les geôles ivoiriennes, de l'interdiction de toute manifestation pacifique hostile au régime en place, de l'arrestation et de la torture des leaders de l'opposition et de la société civile, des violences criminelles permanentes des anciens rebelles armés maintenant au pouvoir, on est en droit de continuer de se demander : QUI S'OBSTINE A SE MAINTENIR AU POUVOIR EN FAISANT DE DE LA PRISON ET DE LA TORTURE SON PROGRAMME DE GOUVERNEMENT EN CÔTE D'IVOIRE [2]?

BILAN GLOBAL PROVISOIRE AU 15 SEPTEMBRE 2015


1- Arrestations : 41 personnes arrêtées, 9 libérées. Les arrestations opérées par enlèvements à domicile ou dans la rue ;
2- Les morts et blessés: Trois (3) personnes tuées par les miliciens pro-Ouattara à coups de machettes à Gagnoa ; 65 blessés au total ; 
3- Ambiance générale : Vives tensions, les responsables locaux du FPI traqués dans ces régions par les pro-Ouattara armés de machettes et souvent de fusils, agissant en supplétifs aux forces de l’ordre. 
Pour le PC Crise central du FPI
[3]

AGRESSIONS BARBARES DES MILITANTS AUX MAINS NUES : 3 CIVILS ASSASSINES A COUP DE MACHETTES ET DE PIERRES, DE NOMBREUX BLESSES

Dépouille d'Alouma Vami Sébastien

A Logouata (Bayota), le corps d'Alou Vami Sébastien a été retrouvé 5 jours après sa disparition sérieusement mutilé dans un champ de maïs . Les premiers indices révèlent de nombreux coups de machettes. Il venait tout juste d'être papa [4]!

Découverte du corps sans vie d'Armand Bagné 

Le corps d'un autre jeune Armand Bagné, vendeur de médicaments contre les souris (29 ans) porté disparu depuis les manifestations de rues du 10 septembre 2015, a été retrouvé le 15 septembre par des pêcheurs à la ligne sous le pont Guéri de Gagnoa. Il y a eu de nombreuses casses et pillages (près de 40 personnes agressées). D'autres corps auraient été repêchés d'après la même source [5]. La troisième victime serait un vieil homme de Logouata et se nommerait Djédjé Dollou Ettié. D'après les sources entendues, des Malinké auraient incendié le village entraînant la fuite massive des habitants. 
A Bonon, dans le département de Bouflé, Tra Bi Ludovic a été sauvagement blessé le 10 septembre dernier par les militants du RDR lors de la marche pacifique pour le retour à un état de droit en Côte d'Ivoire [6]. De nombreuses autres victimes de la barbarie des FRCI comme des militants du RDR sont à déplorer, violences commises au vu et au su des forces franco-onusiennes en toute impunité… Comme depuis 13 ans !

ARRESTATIONS ET DETENTIONS ARBITRAIRES



Anselme OULA Secrétaire National de l'UJ-COJEP 
Oula Anselme a rejoint les autres leaders de la Coalition Nationale de la Jeunesse pour le Changement en détention à la préfecture de police. Traqué par les hommes de Ouattara, il a été enlevé à la SICOGI chez un de ses amis où il avait déjà passé trois jours. Confronté à cette nouvelle arrestation totalement arbitraire, le COJEP s'est fendu du communiqué suivant le 15 septembre 2015 [7] :

DECLARATION DU COJEP RELATIVE A L’ARRESTATION ARBITRAIRE DU CAMARADE OULA ANSELME SECRETAIRE NATIONAL DE L’UNION DES JEUNES DU COJEP

Le lundi 14 Septembre 2015 aux environs de 9H, quatre individus en civil et puissamment armés ont arrêté sans motif le camarade OULA Anselme Secrétaire National de l’Union des Jeunes du COJEP pour une destination inconnue.
Quelques heures plus tard, c'est le domicile du camarade SEKA Achi Van, Secrétaire National à la Communication du COJEP qui a été perquisitionné et fouillé de fond en comble par une escouade de policiers surexcités.
Le COJEP condamne avec la dernière énergie cette répression aveugle du pouvoir.
Le COJEP précise que ces arrestations et intimidations du pouvoir liberticide d'Abidjan ne peut en aucun cas entamer ni la détermination ni le moral de ses militants.
Le COJEP soutient toutes les initiatives légales prônant le respect strict de la constitution contre la dernière forfaiture du conseil constitutionnel dirigé par KONE Mamadou.
Le COJEP réaffirme que OUATTARA Alassane est inéligible pour les élections 2015 et n'ayant pu réconcilier les Ivoiriens il gagnerait à respecter la constitution pour la paix en Côte d’Ivoire.
Le COJEP demande à ses militants et aux démocrates ivoiriens de garder le cap et maintenir la pression sur ce pouvoir qui montre actuellement des signes de nervosité par ses menaces et les arrestations des membres de l'opposition.
Que Dieu nous fortifie !
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire !
Fait à Abidjan, le mardi 15 Septembre 2015, le président
délégué Agénor Youan Bi


Après son "arrestation" manu militari le 13 septembre 2015 à son domicile [8], David SAMBA coordinateur de la CICI (Coalition des Indignés de Côte d'Ivoire), David SAMBA a fait l'objet d'une nouvelle alerte enlèvement hier. Pendant de nombreuses heures en effet, il a été impossible de le localiser avant qu'il ne soit "retrouvé" très souffrant à la DST ivoirienne, connue pour les actes de tortures physiques et morales qu’elle inflige quotidiennement à ceux qui passent entre ses mains. l'ONG Amnesty International, l'ONUCI ainsi que l’ambassade de France auraient confirmé cette nouvelle incarcération extrajudiciaire au mépris des droits humains et de la liberté d’expression garantis par la Constitution ivoirienne [9].

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[5] Dépouille du jeune Bagné Armand (29 ans) porté disparu depuis les manifestations de rues du 10 septembre 2015 retrouvé quelques jours plus tard sous le pont Guéri de Gagnoa : http://vousetesaucoeurdesinfos.ivoire-blog.com/archive/2015/09/16/cote-d-ivoire-gagnoa-un-corps-decouvert-sous-le-pont-gueri-a-463175.html
[8] Lien vers un article consacré à cette nouvelle arrestation de David Samba Coordinateur de la Coalition des Indignés de Côte d’Ivoire et membre du Présidium de la CNJC (Coalition Nationale de la Jeunesse pour le Changement) : http://contrepoids-infos.blogspot.fr/2015/09/alerte-enlevement-david-samba-de.html

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