19 SEPT 2002/19 SEPT 2013 : LES LARMES DE LA FRANCIVOIRE




Nous Ivoiriens, Africains et militants du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes sommes  ici réunis pour rendre hommage aux victimes du coup d’Etat sanglant du 19 septembre 2002 qui se poursuit avec l’installation et le maintien au pouvoir du régime liberticide d’Alassane Dramane OUATTARA. Le plus grand hommage que nous puissions rendre à toutes celles et ceux qui ont donné leur vie pour une CÔTE D’IVOIRE libre et indépendante, c’est encore de poursuivre le combat.
« S’il y a une chose que je ne supporte pas, c’est la soumission. Surtout quand elle engage la vie de tout un peuple. Mes convictions ne sont pas négociables. Tant pis si j’en paie le prix. Je n’accepterai jamais que mon pays soit soumis pour l’intérêt d’un autre peuple ou d’une autre Nation fut-elle la France » Laurent GBAGBO. Fidèles aux valeurs défendues et incarnées par le Président Laurent GBAGBO, nous condamnons l’accès  au pouvoir par la force, surtout lorsque les solutions pacifiques proposées n’ont pas été mises en œuvre. Nous accusons les autorités de fait d’ABIDJAN de gouverner  par la Terreur aussi bien sur leur opposition que sur les forces vives de la Nation, que cela soit en matière d’atteintes à la liberté de la presse, d’entraves aux droits politiques et syndicaux et autres privations de libertés fondamentales (1).
Soucieux de préserver la paix et de réconcilier les Ivoiriens entre eux, le Président Laurent GBAGBO n’a cessé de faire des concessions pendant ses 8 années passées à la tête d’un Etat pourtant amputé de 60% de son territoire et en proie à de violentes tensions ethnicopolitiques sur fond d’ingérence extérieure.
Pour ce faire, il a accepté des Gouvernements d’Union Nationale ; il a fait revenir et assurer la protection des exilés, à commencer par BEDIE et OUATTARA eux-mêmes ; il a promulgué des lois d’amnistie en contrepartie d’un désarmement qui n’est jamais venu et a même fini par céder aux pressions internationales en acceptant des élections encadrées par des instances où son parti était minoritaire,…
Le Gouvernement français, au mépris de la souveraineté ivoirienne n’a cessé de prendre le parti d’un camp contre l’autre et a pesé d’une façon décisive dans l’avènement d’Alassane Dramane OUATTARA à la tête de la CÔTE D’IVOIRE. La responsabilité de la FRANCE est donc engagée dans la tragédie ivoirienne.
Quid du refus de faire jouer les accords de coopération militaire en 2002 en dépit de l’implication avérée et persistante du BURKINA FASO ? Quid de la tragédie du peuple Wê, exproprié et exterminé par des massacres récurrents depuis 2002 ? des affaires de BOUAKE, de la fusillade de l’Hôtel Ivoire de 2004 ? De la disparition de Guy André KIEFFER toujours non élucidée ? De l’affaire MAHE ? Des assassinats de Philippe REMOND à YAMOUSSOUKRO ? De l’enlèvement et de l’assassinat de Stéphane Frantz di RIPPEL et d’Yves LAMBLIN  à ABIDJAN ? Des exactions sur les proches et les partisans de GBAGBO presque en direct sur nos écrans ? Des exécutions sommaires, des milliers de prisonniers politiques enfermés et torturés en dehors de toute procédure légale depuis le 11 avril 2011 ?
On peut se tromper de bonne foi -encore qu’il n’était pas difficile de prévoir que les chefs rebelles sanguinaires que la France soutenait n’allaient pas se transformer en ardents défenseurs de la démocratie une fois au pouvoir (2)- mais persister volontairement dans l’erreur en collaborant avec un régime qui n’a aucun respect pour la vie humaine ainsi qu’en attestent les nombreux dossiers probants que nous relayons auprès de vous depuis plus de deux ans relève de la complicité criminelle. Combien encore d’ORADOUR SUR GLANE en CÔTE D’IVOIRE à l’instar des tragédies de GUITROZON, BOUAKE, DUEKOUE, ANONKOUA KOUTE, NAHIBLY avant que la France cesse de soutenir ce régime liberticide ?
Pour toutes les victimes illustres ou anonymes de cette guerre néocoloniale qui ne dit pas son nom, il est certes trop tard, et nous ne pouvons pas ne pas évoquer la mémoire de certains de nos martyrs pour ne citer que ceux là : Boga DOUDOU, Désiré TAGRO, Bohoun BOUABRE ou encore Mahan GAHE décédé lundi dernier des suites de tortures et autres sévices subis pendant ses 20 mois d’incarcération arbitraire (3).
En revanche, il est encore temps d’agir pour tous ceux qui sont actuellement exilés, injustement privés de liberté, ou encore torturés, à commencer par le Président Laurent GBAGBO (toujours enfermé à LA HAYE alors que la CPI a reconnu qu’elle n’avait pas de preuves suffisantes contre lui), la Première Dame Simone EHIVET GBAGBO,  Blé GOUDE, Yves DIGBOPIEU sur l’état sanitaire desquels toutes les inquiétudes sont permises. Il est encore temps de dénoncer tant l’incarcération elle-même que les conditions de détention de centaines de prisonniers politiques qui sont nombreux à être maintenus au secret et à subir des exactions de toutes sortes (privation de soins et d’alimentation, refus de contacts extérieurs,…) (4).
Mais la solution politique existe pour que la Côte d’Ivoire redevienne un Etat de droit et que les Ivoiriens cessent de s’entredéchirer. Elle a été rappelée par Laurent GBAGBO a plusieurs reprises :
 « Nous avons besoin de la démocratie...La démocratie, c’est le respect des textes. Qui ne respecte pas le Constitution, n’est pas démocrate. C’est parce que j’ai respecté la Constitution que je suis ici. Je compte sur vous parce que je souhaite que tous les Africains qui me soutiennent et qui sont tout le temps ici devant la Cour, devant la prison, qui sont dans leurs pays en train de manifester, en train de marcher, tous ces Africains-là comprennent que le salut pour les Etats africains, c’est le respect des Constitutions que nous nous donnons et des lois qui en découlent. » (Extrait de l’intervention de Laurent GBAGBO du 28 février 2013 devant la CPI)
Nous avons donc souhaité commémorer cette triste date du 19 septembre 2002 ici devant l'Assemblée Nationale pour exhorter les représentants du peuple qui tirent leur légitimité du suffrage universel- à exercer leur devoir de contrôle de l'activité gouvernementale surtout en matière de politique étrangère car -ne l'oublions pas- la FRANCE agit au nom du peuple français, donc en notre nom.  
En ce jour de deuil pour la CÔTE D’IVOIRE, nous réitérons solennellement nos précédentes demandes d’ouverture d’une commission d’enquête sur le rôle de la Force Licorne en Côte d’Ivoire, initiative  déjà engagée par un groupe de parlementaires  en juillet 2011 et 2012 mais toujours en souffrance devant la Commission de la Défense et des Forces Armées (5) ?
Nous sommes loin d’être les seuls à exiger que vérité soit faite sur le rôle de la France dans des crises africaines, surtout dans ses ex-colonies,  qu’elle a coutume de considérer comme son pré carré. Ainsi de nombreux Comités de soutien ont vu le jour et attendent toujours que justice soit rendue à Fahrat HACHED (1952), Mehdi BEN BARKA (1965), Thomas SANKARA (1987) ou encore plus récemment IBNI (2008),…
"Le véritable courage consiste à dénoncer les crimes commis par son propre camp et non ceux commis par l’adversaire."  Bertrand RUSSELL
Une autre AFRIQUE-FRANCE est possible, nous en sommes convaincus. Et si vous n’y contribuez pas par humanisme, faites le dans la défense de vos intérêts à long terme bien compris, car la FRANCE a tout à gagner à laisser se développer une AFRIQUE libre et indépendante qui deviendra un partenaire riche et solvable, mais dans le respect des peuples qui y vivent.
« La Côte d’ivoire a les moyens de vivre sans endettement excessif, pourvu qu’elle ait la pleine et libre administration de ses richesses. Je reste convaincu que c’est l’une des raisons pour lesquelles nous sommes victimes des attaques que nous subissons. »  Laurent GBAGBO

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